Depuis plusieurs années, le phénomène de braconnage qui reposait autrefois sur des besoins de subsistance des populations s’est mué en criminalité faunique entretenue par des bandes organisées, recourant à l’utilisation des armes sophistiquées. La pratique n’est plus cantonnée aux seules localités abritant ces espèces en voie de disparition, elle s’est internationalisée avec des répercussions négatives sur la plan économique, écologique, social et même sécuritaire pour les populations.
Selon les chiffres donnés par Jules Doret Ndongo, ministre en charge des Forêts et de la faune (Minfof), en 20 ans, le parc national de Lobéké dans la région du Sud Cameroun a perdu plus de 50% de sa population d’éléphants. Lors des travaux du conseil de cabinet tenus jeudi 27 mars 2025 à l’auditorium des services du Premier ministre chef du gouvernement, le membre du gouvernement a aussi précisé que le rhinocéros noir n’a plus été aperçu au Cameroun depuis 1996, soit 29 ans.
Afin de mettre un terme à ce phénomène ou tout au moins le réduire, le Cameroun a signé des accords de coopération avec le Gabon, le Congo, le Tchad et la République centrafricaine dans le domaine de la lutte contre le braconnage. Ces accords impliquent la contribution des communautés locales ainsi que d’autres parties prenantes à travers la promotion des activités alternatives visant à générer des revenus, la création des zones de chasse à gestion communautaires ainsi que le partage des bénéfices issus de la chasse sportive aux communes et communautés riveraines des zones de chasse.
Toujours dans le cadre de la lutte contre le braconnage, le membre du gouvernement a évoqué les grandes lignes de la politique gouvernementale à travers la stratégie nationale de lutte contre le braconnage et la criminalité faunique 2020-2030, qui s’articule autour de plusieurs axes stratégiques. Cette lutte continue de se heurter aux difficultés de financement des programmes.