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Secteur immobilier : Pourquoi les banques ne financent pas

(Leconomie.info) - Le sujet  était à l’ordre du jour de la deuxième édition des Matinées de la finance, tenue vendredi, 24 novembre 2023 à Yaoundé.

L’immobilier est un secteur porteur qui est pourtant sous financé par les banques. Ses besoins sont énormes dans un contexte où l’offre en logements est beaucoup moins importante que la demande. La problématique du financement du secteur a été adressée le 24 novembre 2023, au cours de la célébration de la deuxième édition des Matinées de la finance, organisée par l’Association professionnelle des établissements de crédit (Apeccam) que dirige Gwendoline Abunaw.

Le secteur est peu attractif, a indiqué Jean Paul Missi, Directeur général du Crédit foncier du Cameroun (CFC). Ce qui justifierait la réticence du secteur bancaire à le financer, alors qu’il regorge de potentiel.  D’après l’INS, le secteur urbain constitue près de 70% du PIB national. La population urbaine du Cameroun ayant doublé en moins de quatre décennies.

Le poids de l’immobilier dans l’économie nationale

Avec une population urbaine estimée à 16,4 millions en 2022, le Cameroun présente l’un des taux d’urbanisation les plus élevés en Afrique Subsaharienne, évalué à 58%. Ce taux est projeté à plus de 70% en 2050. Avec une croissance annuelle évaluée à plus de 3,5%.  L’évolution est si importante que le pays comme plusieurs autres pays en Afrique est confronté au problème de logement. Pourtant, le secteur fait face à de nombreux défis dont le plus important est celui du financement. Si la nécessité est de 22500 milliards FCFA, le besoin annuel du secteur en financement est estimé à 115 milliards FCFA, correspondant à 10 000 logements et l’encours étant de 235 milliards FCFA. Le taux de bancarisation quant à est évalué à seulement 33% en 2022.

Au Cameroun, 5% des foyers sont capables d’acquérir un logement neuf pour un besoin total actuel de 1 743 428 logements. Autre défi, le coût des constructions. En Afrique Subsaharienne ils représentent en moyenne 700 dollars, alors qu’ailleurs ils sont estimés entre 250 dollars et 350 dollars. Autre chose, 94% des foyers africains n’ont pas accès au produit formel de financement, selon la BEAC.

Mettre en place un Fonds spécial

Au Ministère des Finances on indique « un écosystème performant de financement de I’ immobilier, qu’il soit d’habitation, commercial, ou de bureau, est un facteur majeur de toute politique de développement économique d’un pays et d’épanouissement des sociétés humaines (…) les marchés financiers se sont fortement développés. Des nouvelles technologies sont apparues, telle que la Blockchain, qui donnent la possibilité aux petits épargnants d’investir ».

Pour cela, il faut « bâtir une place financière capable de soutenir la transformation structurelle de notre économie », notamment grâce à trois piliers. Une loi sur le crédit hypothécaire ; une réforme du Crédit foncier du Cameroun (CFC), redéfinissant le périmètre de son mandat pour en faire une institution de refinancement des prêts immobiliers ; une société de gestion des fonds de garantie partielle des Petites et moyennes entreprises (PME).

De nombreuses actions ont été menées pour rendre dynamique le secteur de l’immobilier au Cameroun. Mais, beaucoup reste à faire, notamment : la mise en place d’un Fonds spécial de l’habitat, l’industrialisation de la production des logements, la mise en place des agences d’urbanisme auprès des CTD et la mise en place d’une stratégie nationale de l’auto construction.

« Les conclusions de ce forum, sont très attendus et seront bénéfiques pour repenser la question du financement de l’habitat afin de permettre aux camerounais de toutes les couches sociales d’avoir accès aux logements décents et à coût abordable », s’est exprimée Célestine Ketcha Courtès, ministre de l’habitat et du développement Urbain.

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