Selon les chiffres de la Banque mondiale, 20% du Produit intérieur brut (PIB) dérive de l’économie numérique, contre 5% au Cameroun, à en croire le ministère en charge des Postes et télécommunications (Minpostel). Au Cameroun, 35% des adultes possèdent un compte dans une institution financière contre 43% en Afrique Subsaharienne.
Tous ces chiffres ont été rappelés, jeudi 06 juin 2024 à Yaoundé, au cours de la première édition des Journées scientifiques sur l’économie numérique. Les travaux organisés par le Comité national économique et financier du Cameroun (Cnef), se tiennent sous le thème : « Transformation du système par les innovations digitales : enjeux et perspectives pour le Cameroun ».
Pendant deux jours (du 6 au 7 juin courant), les experts, chercheurs et professionnels des secteurs financiers, juridiques et technologiques sont réunis dans la capitale camerounaise pour analyser en profondeur, les impacts des innovations digitales sur le système financier camerounais en insistant sur l’Intelligence artificielle (IA) et l’Open-Banking (OB). Les travaux qui s’achèvent ce vendredi 07 juin 2024 devraient aboutir à la production d’un projet d’agenda pour la transition du secteur monétaire au Cameroun.
Les détails
« A date, notre pays dispose d’une infrastructure numérique constituée d’un important réseau de fibre optique, de deux points d’échange internet, d’un réseau de près de 250 bureaux de postes à travers tout le territoire national, ainsi qu’une pénétration mobile atteignant les 90%, des centres de données nationaux et privés, une pénétration internet qui se situe à 46% », a rappelé Minette Libom Li-Likeng, Minpostel.
Les experts outillent le panel sur 5 ateliers : le rôle des technologies de paiement dans l’amélioration de la productivité globale des facteurs de production, la réglementation et la gestion des risques et des pratiques financières trompeuses, les risques et opportunités présentés par l’IA dans le secteur financier (considération pour le Cameroun). L’atelier sur l’OB présente les perspectives pour le secteur financier camerounais, l’on va aussi évoquer les réformes récentes, genre, fracture numérique et inclusion financière.
« Un secteur financier solide et efficient est indispensable pour une croissance économique durable et inclusive. Au cours des deux dernières décennies, l’essor rapide des technologies digitales a considérablement contribué à la création des richesses et à l’amélioration du bien-être des populations à travers », a expliqué Louis Paul Motaze, ministre des Finances Minfi.
Pour tirer le meilleur parti des opportunités offertes par les TIC, la Minpostel a indiqué qu’il faut comprendre les enjeux technologiques et économiques, ainsi que les défis à relever pour les capitaliser. Citant le président de la République Paul Biya, Minette Libom Li-Likeng a rappelé que trois axes sont essentiels.
D’abord, la construction des infrastructures physiques et virtuelles des supports, ensuite le volet éducatif dont l’objectif doit être la maîtrise et la vulgarisation des connaissances pour permettre au plus grand nombre de les exploiter et enfin des mesures incitatrices pour attirer les entreprises dans le développement des activités porteuses.
