Consommation : Les produits qui alimentent l’inflation au Cameroun
(Leconomie.info) Au mois d’avril 2024, le taux est au-dessus du seuil communautaire, selon l’Institut national de la Statistique (INS).
Pour le mois d’avril 2024, l’indice des prix à la consommation des ménages a enregistré une hausse de 0,6% par rapport au mois précédent. En comparaison avec le même en 2023, le niveau général des prix à la consommation finale des ménages au Cameroun, selon l’Institut national de la statistique (INS) dans un récent rapport sur l’inflation, a augmenté de 4,6% au mois d’avril 2024. Une flambée inflationniste principalement justifiée par « la hausse de 6% des prix des produits alimentaires et de l’augmentation de 12,4% des coûts de transport » au cours de la période sous-revue.
Plus concrètement, les différents produits alimentaires qui ont maintenu la courbe croissante sont les pains et céréales (4,5%) ; les viandes (2,3%) ; les poissons et fruits de mer (5,4%) ; le lait, fromage et œuf (3,4%) ; les huiles et graisses (-8,2%) ; les fruits (9,2%) ; les légumes (14,8%) ; le sucre et confiserie (0,5%). Selon le statisticien national, « Il y’a lieu de noter que cette évolution du niveau général des prix est progressivement en repli depuis son pic de 8,5% en mars 2023 et après avoir atteint 5,2% en janvier 2024 ».
L’inflation, toujours au-dessus de la norme Cemac
Le taux d’inflation au mois d’avril s’élève à 6,3%. Ce qui n’est pas en accord avec la norme communautaire Cemac (3%) sur cet indicateur macroéconomique. Cette hausse est principalement due à la progression de 8,7% des prix des produits alimentaires et de 15,7% des coûts de transport. « L’accroissement des coûts des transports est principalement dû à l’augmentation des coûts de transport routier de passagers, notamment en raison de l’ajustement des prix des carburants à la pompe », explique l’INS.
En effet, l’Etat du Cameroun dans le cadre de son programme avec le FMI a procédé au mois de février dernier à une augmentation de 15% sur les prix du super et gasoil. Ainsi le litre d’essence (super) est passé de 730 FCFA à 840 FCFA tandis que celui du gasoil est passé de 720 FCFA à 828 FCFA.
Sur le plan national, cette inflation se fait ressentir d’une manière différente d’une région à une autre. Ainsi, la capitale régionale de l’Adamaoua Ngaoundéré est la ville qui enregistre le taux d’inflation le plus élevé au mois d’avril 2024, soit 8%. Elle est suivie dans cette lancée par la ville de Maroua à l’Extrême-nord avec 7,4%.
Si l’on doit faire un classement croissant du taux d’inflation par capitales régionales, l’on aura à la suite de Maroua, Douala (Littoral) avec 6,8%. Bertoua (Est) avec 6,7% ; Ebolowa (Sud) 6,5% ; Yaoundé (Centre) 5,9% ; Bafoussam (Ouest) 5,8% ; Buea (Sud-ouest) 5,8% ; Garoua (Nord) 5,7% et Bamenda (Nord-ouest) 4,4%.
A l’observation, ces tensions inflationnistes résistent aux mesures d’atténuation prises par la Banque centrale des pays de la Cemac et les autorités publiques locales. L’on se souvient qu’au sortir de la toute première session ordinaire de son Comité de politique monétaire (CPM) de l’année 2024, organisée le 25 mars dernier, la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (Beac) que dirige le Centrafricain Yvon Sana Bangui, la banque centrale avait maintenu inchangés pour la 4ème fois, ses taux directeurs pour lutter contre l’inflation et la persistance des tensions géopolitiques, en lien avec la poursuite des conflits en Ukraine et dans la bande Gaza.