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Sabine Mensah : « L’inclusivité des systèmes de paiement s’améliore en Afrique »

(Leconomie.info) La Directrice générale adjointe d’AfricaNenda a accordé une interview à l'Économie au Ghana après le lancement du rapport 2024, sur l'État des systèmes de paiement instantanés en Afrique.

Vous venez de lancer le rapport 2024 sur l’État des systèmes de paiement instantanés en Afrique en 2024. Quelles sont les grandes lignes qu’il faut retenir ?

Je pense qu’il y a trois choses qu’on peut retenir de ce rapport. Premièrement au niveau de l’écosystème, l’Afrique domine toujours sur les systèmes de paiement instantané inclusifs. Nous avons aujourd’hui 31 systèmes qui sont actifs sur le Continent, 28 sont actifs au niveau domestique (des pays) et trois systèmes qui sont des systèmes régionaux qui favorisent les paiements transfrontaliers. La deuxième chose à retenir est que l’inclusivité des systèmes de paiement est en train de s’améliorer. En 2023, on avait cinq systèmes qui étaient inclusifs, aujourd’hui, nous en avons neuf pour une couverture de 13 pays.     

27 pays sont en train de développer leur système de paiement et on ose espérer qu’avec cette évolution, tous les pays auront un système de paiement instantané et inclusif. La troisième chose à retenir du rapport que nous venons de publier c’est de reconnaître que les régulateurs ont un rôle clé à jour pour améliorer l’inclusivité des systèmes et aussi pour améliorer la concurrence dans l’écosystème des services financiers numériques à travers le système de licence pour les Fintechs pour qu’elles soient plus nombreuses dans l’écosystème.

Vous avez aussi évoqué les difficultés qui freinent les paiements numériques en Afrique, notamment les problèmes d’accès à internet, à l’électricité etc. Comment faire pour inverser la tendance ?

45% des adultes en Afrique sont financièrement exclus des paiements numériques. Cela représente à peu près 400 millions de personnes. De nombreuses barrières justifient cette situation. Si vous êtes dans un endroit où vous n’êtes pas connecté au numérique, vous êtes déjà exclus. C’est pourquoi nous prônons qu’il y ait des politiques qui favorisent les infrastructures de connectivité pas seulement dans les capitales mais aussi dans les coins reculés (zones rurales) pour permettre à tout le monde d’être inclus dans le système numérique. Nous voulons aussi encourager l’accès au téléphone. On peut trouver des mécanismes pour rendre l’accès au téléphone beaucoup plus abordable. C’est faisable.

Au-delà de tout ceci, les populations doivent être identifiées pour avoir accès à un compte. Pour que tout le monde puisse utiliser les systèmes de paiement numériques, ils doivent être abordables et il y a aussi du travail à faire dans ce sens.

L’année dernière, le lancement du rapport a eu lieu en Ethiopie, cette année c’était au Ghana. L’année prochaine ce sera où ? Comment est- ce que vous faites le choix des pays où vous lancez ce rapport ?

Partout où nous allons, nous ne travaillons particulièrement qu’avec les régulateurs et les opérateurs de système de paiement instantané. Notre objectif est d’aller de pays en pays pour porter le message sur la nécessité d’avoir les systèmes de paiement instantané inclusifs. En 2022 on était au Rwanda, en 2023, nous avons porté le message et la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique nous a dit qu’elle veut nous recevoir en Ethiopie. La Banque du Ghana en collaboration avec GhIPSS nous ont dit que cette année, ils pouvaient nous recevoir et c’est pourquoi le rapport a été lancé cette année au Ghana. L’année prochaine, nous voulons voir quel acteur, quelle banque centrale, quel régulateur veut bien nous recevoir. Ce qui est sûr ce sera toujours en Afrique parce que nous à AfricaNenda, notre mandat c’est nous rassurer que tout le monde en Afrique puisse avoir accès aux services financiers numériques.

Propos recueillis par Hervé Fopa Fogang à Accra, Ghana

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