L’Agence de régulation des télécommunications (ART), régulateur du secteur des télécommunications au Cameroun, vient de lancer un avis d’appel d’offres national restreint, pour la réalisation d’un audit du réseau national de fibre optique. D’un coût prévisionnel de 350 000 millions FCFA, l’opération vise à établir un diagnostic concret des désagréments  que subit l’infrastructure, afin de trouver des solutions adéquates, tendant à l’amélioration de la qualité de services.

Pour effectuer ces travaux, trois entreprises sont en lice. Le groupement Telecam/Tactis, le groupement HLB ACP Central Africa et le cabinet Telec, d’après l’avis signé le 12 mai 2025, par Philémon Zo’o Zame, directeur général de l’ART. La réalisation des prestations relatives à l’audit, va s’effectuer en six mois (délai maximal).

Ce n’est pas la première fois que l’Agence de régulation des télécommunications se livre à cet exercice. En effet, la récurrence des perturbations sur le service, l’y oblige.  Il s’agira donc au cours de cette nouvelle opération, de faire un état des lieux approfondi, en vue de dégager les problèmes existentiels et d’en décliner des propositions de solutions.

En septembre 2024, le régulateur avait présenté les résultats d’un premier audit. Les conclusions n’étaient pas bonnes sur l’état du réseau, exploité par Camtel (Cameroon Télécommunications). On faisait ainsi état d’une dégradation continue de l’infrastructure. Parmi les points les plus accablants, une offre insuffisante en énergie électrique pour les infrastructures des opérateurs, des difficultés d’approvisionnement en carburant pour les sites techniques, notamment dans les grandes villes, ainsi que des ruptures fréquentes des câbles de fibre optique.

Entre le 8-10 avril 2025, des concertations se sont tenues entre l’ART et les opérateurs de télécoms au Cameroun (MTN Cameroon, Orange Cameroun et Camtel), suite à la persistante des plaintes des consommateurs, malgré les contrôles régulièrement effectués par le régulateur. Mohamadou Awallou, Conseiller technique n°1 à l’ART, indiquait ainsi qu’un audit de la fibre optique était en cours depuis 2024 et devrait se poursuivre cette année. Au terme de celui-ci, il faudra « trouver des solutions en matière d’investissement, de rétablissement ou de remplacement de la fibre optique pour qu’elle puisse répondre aux préoccupations de la qualité de service », a-t-il souligné.

Le nouvel audit devrait ainsi permettre d’aboutir à des solutions pour une meilleure qualité de service.


Les opérateurs de téléphonie sous pression

Les consommateurs ne cessent de se plaindre de la qualité de services qui n’est pas au top et des problèmes de couverture réseau qui persistent. Sur l’ensemble du triangle national, la dégradation des services de communication électronique est perceptible.

Après une visite d’évaluation dans les installations des différents opérateurs en octobre 2024, le Minpostel (Minette Libom Li Likeng) a indiqué que ces perturbations sont de plusieurs ordres.  Les causes sont à la fois exogènes et endogènes. Le réseau se caractérise par des ruptures récurrentes des câbles à fibre optique « dues aux travaux de génie civil non coordonnés et aux actes de vandalisme ». « Ce qui perturbe la continuité des services et la disponibilité du réseau en particulier sur les segments clés du réseau national de fibre optique, les interférences et brouillages de signaux qui impactent directement la qualité des appels vocaux et des services data », a expliqué le ministre des Postes et télécommunications.

Elle mentionnait également des manquements chez les opérateurs. « Malgré les engagements pris lors des concertations précédentes, on observe encore pour certains opérateurs que, la réalisation des investissements ne correspond pas à la gravité des besoins sur le terrain ». Notamment pour ce qui concerne l’amélioration de la voie, le réseau 2G, l’amélioration du dispositif de protection du consommateur ; la qualité d’expérience ; les problèmes de gestion interne des infrastructures (maintenance préventive et corrective).

Il y a aussi la mutualisation des infrastructures « qui aurait dû permettre une optimisation des ressources et une meilleure qualité de services » qui n’a pas encore atteint son plein potentiel en raison de certaines réticences techniques et commerciales entre les opérateurs et le manque de réactivité dans le traitement des réclamations des consommateurs, etc.

A l’approche de l’élection présidentielle au Cameroun, au mois d’octobre 2025, la situation interpelle. Lors des consultations d’avril 2025, les opérateurs ont été interpelés pour le cas. L’ART leur a indiqué que tout devrait être mis en œuvre afin d’assurer une connectivité fiable avant, pendant et après cet évènement. Si chacun a dévoilé son plan afin d’atteindre cet objectif, il n’en demeure pas moins que les pouvoirs publics restent attendus pour régler certains problèmes importants, notamment celui de la fibre optique.

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