Les acteurs de la filière poivre au Cameroun veulent mettre sur pied, une plateforme d’échanges. Ils l’ont fait savoir à Douala, capitale économique du Cameroun. C’était lors des travaux de la journée professionnelle du poivre, tenus le 24 novembre 2023. La filière regroupe actuellement 542 producteurs encadrés par le Conseil agropastoral (PCP-Acefa), soit 92% installés dans la région du Littoral.
La rencontre entre les professionnels de la filière poivre leur a permis d’échanger sur plusieurs problématiques qui touchent ce secteur d’activités. A l’instar des autres secteurs agricoles, les acteurs de la filière peinent à convaincre les banques à financer leurs activités. La production est étroitement liée aux techniques de production qui ne sont pas encore partagées par beaucoup d’acteurs de cette filière.
Outre la difficulté à se procurer des intrants de bonne qualité et leur coût élevé, les producteurs dénoncent des attaques et des pathologies qu’ils ne maîtrisent pas. Les initiatives visant à conquérir de nouveaux marchés ne sont pas véritablement soutenues par le gouvernement et le secteur privé. Les préoccupations liées au prix de vente du poivre et à la fiscalité agricole au Cameroun ont également été évoquées.
Lors des travaux liés à la journée professionnelle du poivre, Jean Marie Sop, responsable du Groupement représentatif pour l’identification géographique protégée du poivre de Penja (Grigpp) a indiqué que la grosse difficulté que rencontre actuellement la filière, c’est le prix du poivre sur le marché.
« Nous avons loué l’effort que le gouvernement a fait en mettant une taxe sur le poivre importé mais on reste encore surpris aujourd’hui que le poivre se vend à moins que le prix de la taxe que les gens devaient payer sur le poivre importé. Toute la fraude, toute la contrefaçon que nous avons aujourd’hui ne permettent plus que le poivre se vende au juste prix malgré ces mesures de l’Etat » regrette Jean Marie Sop.
Selon la loi de finances 2022 le poivre et le miel sont exonérés du droit de sortie à l’exportation, qu’ils soient manufacturés ou non. Ce qui sort ces deux produits de la liste de ceux soumis à un droit de sortie au taux de 5%, à l’instar de la gomme arabique, riz, huile de palme, piment, noix de cola, mil, sorgho et du légume appelé « Eru » entre autres.