La route n’est pas bitumée et en saison pluvieuse, le calvaire est encore plus ponctué. Pas moyen de se déplacer facilement, les précipitations ont fortement dégradé la route. Des flaques d’eau le long de l’itinéraire, qui s’agrandissent à mesure que les pluies tombent et que les véhicules passent.
Des bourbiers d’une profondeur considérable se forment sur la route et maîtriser l’itinéraire est un atout pour les conducteurs d’automobiles pour éviter le pire. Des véhicules qui s’embourbent parfois pendant des heures, attendant impatiemment que le miracle se produise. Les travaux de cantonnage, une autre équation difficile à résoudre.
Au village Enangana, à quelques 4 km de Mbangassina, C’est carrément un lac qui s’est créé non loin de l’école publique de cette localité. Si le moteur s’arrête pendant que vous traversez, bienvenue la misère. Il faut trouver des moyens pour la sortir de là, exercice très difficile. Les passagers sont parfois obligés de terminer la distance par la marche, s’ils ne trouvent pas un autre moyen de continuer leur voyage.
La ville de Mbangassina se caractérise par des sols très fertiles. La production agricole est abondante, mais les agriculteurs ont du mal à écouler leurs produits. «Nous sommes fatigués. La route nous empêche de vivre. Le plantain pourri, des cuvettes de mandarine vont en brousse parce que nous ne pouvons pas sortir d’ici facilement. Il faut qu’on nous aide», s’est indignée une habitante. Le coût du transport est passé au double depuis l’arrivée des pluies. Il faut payer parfois jusqu’à 2000 FCFA pour partir de Mbangassina pour Ombessa. En saison sèche, le tarif varie entre 1 000 FCFA et 1200 FCFA.
Les conditions ne sont pas réunies
En dehors de la route, Mbangassina souffre de plusieurs autres maux. La localité dans sa globalité a besoin de se rénover. Le centre urbain manque d’éclat. Des herbes sur la route en plein centre-ville, additionnées aux bâtiments d’une apparence défraîchie. Comme dans la plupart des localités, la ville souffre également des coupures intempestives d’électricité.
Notons que les réseaux téléphonique et internet sont défectueux et les interruptions peuvent parfois s’étendre sur une semaine. L’approvisionnement en eau potable est un grand challenge dans cet arrondissement du Mbam et Kim, un seul point d’eau perceptible au centre-ville. Ce qui est insuffisant pour ces populations dont la plupart s’alimentent dans les puits, nous confie Thérèse Daganana.
Ce 20 septembre 2023, les étals sont quasi vides, seules quelques vendeuses exposent leurs marchandises. « Le grand marché ici c’est le dimanche », nous confie-t-on. A cela se greffent d’autres grands maux. Les écoles manquent d’enseignants, de même que le Centre médical a besoin d’un personnel suffisant et qualifié. Les jeunes ici, s’occupent par les travaux champêtres et pour le plus oisifs, les débits de boissons et la petite délinquance sont leurs hobbies.
Ne dit-on pas souvent que là où la route passe le développement suit? Mbangassina attend sans doute sa route pour se développer.