La cérémonie de cotation de votre emprunt obligataire vient de s’achever. Quel bilan tirez-vous de cette opération, et comment analysez-vous l’adhésion des investisseurs alors que vous avez mobilisé 9 milliards de FCFA sur un objectif initial de 10 milliards ?

Alors déjà, notre sentiment est un sentiment de satisfaction d’avoir enfin pu organiser cette cérémonie de cotation, qui a été reportée à plusieurs reprises, en raison du contexte social un peu difficile ces derniers mois, que vous connaissez d’ailleurs. Mais finalement, on s’est donné le défi de la faire avant la fin de l’année et ça a été fait aujourd’hui. Donc nous sommes plutôt satisfaits.

Satisfaits aussi du déroulement de l’opération dans son entièreté, parce que dès le départ, on avait un besoin de ressources étalé sur plusieurs mois. On a commencé par un prêt intercalaire qu’on a appelé le « bridge-to-bond », et cela nous a permis de gérer nos besoins les plus pressants le temps que nous puissions obtenir l’accord pour l’emprunt obligataire lui-même.

Nous avons pu innover dans cette opération à travers ce crédit relais et boucler à 90 % dans un contexte actuellement tendu au niveau des ressources sur le marché financier, où il y a beaucoup d’acteurs qui sortent pour appeler l’épargne publique. Faire les 90 %, c’était aussi un bon sentiment de réussite que nous avons eu.

Mais la cerise sur le gâteau, c’est le fait d’avoir pu intéresser des investisseurs sur la tranche longue de 5 ans. Habituellement, les investisseurs sont surtout intéressés par des tranches courtes pour placer leurs fonds et les récupérer plus vite. Mais là, sur cette opération, nous avons pu faire 117 % du montant que nous sollicitions sur cette tranche, soit 5,8 milliards sur 5 milliards. C’est plutôt une très bonne chose aussi, un nouveau signale que le marché nous a envoyé, d’une confiance encore plus renforcée. Donc voilà, globalement nous terminons cela avec beaucoup de satisfaction et nous nous donnons rendez-vous pour des échéances futures.

Pourquoi avoir opté pour une structure à deux tranches plutôt qu’un format d’emprunt classique ?

Les deux tranches, c’est déjà la durée qui fait la différence entre les tranches. Nous avions besoin de mixer un peu des ressources longues à des ressources un peu plus courtes. La durée de 5 ans pour la tranche la plus longue et la durée de 3 ans pour la tranche la plus courte nous permettent de répondre à différents types de besoins de placements, parce que les fonds que nous levons sont utilisés pour financer des projets.

Il y a des projets qui ont une maturité courte et il y a des projets qui ont une maturité longue. Donc chacune des tranches permettait de répondre à un de ces besoins spécifiques.

Précisément, quels sont les secteurs d’activité et les projets prioritaires que ces fonds vont permettre de financer ?

Nous finançons tout ce qui est équipement de transformation, donc nous finançons beaucoup l’industrie. Et c’est pour les projets industriels que nous avons mis en place aussi la tranche longue.

Mais nous finançons des projets à des rendements plus immédiats aussi, comme les transports. Donc tout ce qui est transport de marchandises et de passagers. Le transport, vous savez, on paie cash. Dès que vous rentrez dans un bus, vous avez certainement payé votre ticket. C’est un peu moins le cas pour les marchandises, mais c’est des délais de retour un peu plus rapides que des projets industriels qui demandent beaucoup de temps pour les boucler et puis commencer à générer de la trésorerie. Donc c’est un peu cela.

Maintenant que l’emprunt est officiellement coté en bourse, quelles garanties offrez-vous aux épargnants en matière de rendement, de sécurité et de liquidité de leurs titres ?

Disons que la sécurité, c’est déjà d’avoir passé les tests de la Commission de Surveillance des Marchés Financiers (COSUMAF) qui a donné son autorisation pour cette opération en étudiant en profondeur nos fondements financiers et nos projets. Les projets qui soutiennent cette levée de fonds sont des projets porteurs. Vous connaissez les problèmes d’infrastructures qu’il y a dans notre pays, de moyens de locomotion ou de déplacement. Donc c’est des niches porteuses sur lesquelles nous plaçons ces ressources et qui nous permettent de consolider notre rentabilité et de tenir notre engagement de payer les intérêts et le principal ainsi levé.

La cotation à la bourse donne l’opportunité à ceux qui, à un moment, veulent récupérer leur liquidité, de vendre leurs titres à d’autres personnes qui veulent les reprendre. Donc c’est aussi un gage de sécurité de se dire : « Je porte un titre que si je souhaite, je peux le céder à une tierce personne et récupérer ma liquidité pour faire autre chose ».

C’est un peu ça les gages de sécurité. En synthèse : les examens que nous avons passés, l’étude du dossier, l’approbation de la COSUMAF, les différentes autres formes de garanties que nous avons pu mobiliser pour obtenir cette autorisation, notre activité qui reste porteuse, nos fondamentaux financiers, mais c’est aussi aujourd’hui l’accès à la cotation qui permet donc à toute personne qui souhaite échanger ses titres contre de l’argent liquide de le faire.

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