En 2024, le Nigeria reste le premier fournisseur informel du Cameroun, selon l’Institut national de la Statistique (INS), dans son rapport sur le Commerce Transfrontalier informel 2024. Les opérations représentent 66,5% des importations non enregistrées au cours de l’année, soit une facture de 176,58 milliards FCFA.

Dans cette enveloppe, le Cameroun a dépensé 21,2 milliards FCFA pour importer du Nigeria, des chaussures par voies informelles. C’est le deuxième produit le plus importé de ce pays voisin via ce canal, après les carburants et lubrifiants. Les eaux y compris les eaux minérales représentent 10,25 milliards FCFA.

Dans le même ordre d’idées, « il est observé la hausse singulière de la demande des matériaux de construction, notamment les briques, carreaux et autres pièces en céramique (+148,9%), suivi d’un certain nombre de produits de l’industrie agroalimentaire », souligne le rapport. En revanche, les flux de motocycles replient suffisamment (-61,6 %). Il en est de même des tissus de coton (-35,1%), des animaux vivants de l’espèce bovine (-56,6%) et des whiskys et autres boissons spiritueuses (-28,9%).

De façon globale, malgré un net recul entre 2022 et 2023 (-35,2%), l’INS mentionne une hausse « modeste » en 2024 (+1,9%) pour les importations non enregistrées venues du Nigeria. « Reflet d’un raffermissement du climat sécuritaire dans les régions de l’Extrême-Nord et du Nord-Ouest, principales portes d’entrée des hydrocarbures et produits manufacturés qui sont des flux majeurs observés. L’engouement affiché à l’égard des hydrocarbures s’explique par l’attractivité des prix pratiqués dans ce pays voisin, doublée des fluctuations des cours du Naira et la perméabilité des frontières », détaille le rapport.

En incluant les autres pays voisins, les dépenses d’importations non enregistrées sont évaluées à 265,7 milliards de FCFA en 2024, soit une évolution de +5,6% par rapport à l’année précédente. Des produits importés qui transitent principalement par les régions de l’Extrême-Nord (49,4% des importations en 2024) et du Nord (20,8%), « où les réseaux de contrebande de carburants, de bétails et de produits manufacturés prospèrent ».

Cependant, les flux transitant par la région du Sud-Ouest reculent (-38,7%), du fait de la crise sécuritaire. Les régions de l’Adamaoua (-17,5%) et de l’Est (-3,3%), voient leurs importations également se contracter en raison des difficultés logistiques et sécuritaires (routes dégradées, groupes armés).

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