En juin 2022, Ahmadou Sardaouna, Directeur général de la Société immobilière du Cameroun (SIC), recevait des matériaux pour la construction de 1 224 logements à Mfou, dans la Mefou et Afamba, dont 224 logements sociaux. Le projet comprenait aussi l’aménagement des voiries entre autres. Les nouvelles ne sont cependant pas bonnes environ un an après, nous en tenant aux conclusions de la visite d’évaluation effectuée par Célestine Ketcha Courtès, ministre de l’Habitat et du développement urbain, le 16 juin 2023.
L’évolution de la phase pilote du projet SIC-Pizzarotti n’est pas rassurante. Sur le terrain, plusieurs problèmes ont été relevés au sujet de la construction des logements tout comme celui de la base industrielle. 14 fondations en approche construction traditionnelle sont perceptibles sur le chantier, sur les 1 000 logements devant être construits dans la localité d’Ekoko II. Pour 47 milliards FCFA déjà consommés à date, suivant des informations au Minhdu, l’élévation des appartements affiche 32/224 14.28% ; Toiture : une toiture en cours /14 7.14%.
«Ce qui ne permet pas à ce jour d’avoir une projection à court, moyen voire long terme des quantités des logements à produire en vue de l’attribution aux populations des premiers logements. A ce jour, l’on n’a aucune visibilité sur les travaux et activités relatif à la construction en masse des logements » souligne le Minhdu.
Il en est de même de la fabrication de polystyrène à la production de peinture, l’assemblage de portes et fenêtres, la menuiserie bois et métallique, la centrale à béton, et la mise en exploitation de la station de concassage des granulats qui ne sont pas encore opérationnels «alors qu’au lieu de mettre en priorité la construction des logements, la SIC a choisi de signer un avenant de plus de 115 milliards FCFA », déplore-t-on au Minhdu.
Cette première phase avait pour priorité la base industrielle. Celle-ci non plus n’est jusque-là pas opérationnelle. « A date rien ne bouge et pire on parle désormais de 224 logements en lieu et place des 1000 logements et une base industrielle prévus dans le contrat ».
Quittant les lieux, Célestine Ketcha Courtès a demandé à la Sic de faire un point détaillé avec des objectifs réalistes de production des logements conformément au contrat assorti d’un planning serré, un suivi professionnel et « dans un esprit de bonne gouvernance » en vue de l’atteinte des objectifs et l’urgence d’une réunion avec Pizzaroti pour un encadrement.
Rappelons qu’un MoU d’entente a été signé entre le Cameroun et l’entreprise italienne Pizzarotti, le 8 novembre 2012. C’était dans le cadre de la construction en masse des logements. Un contrat commercial s’en est suivi 4 ans plus tard (2016) de même que deux autres conventions de financement. Toutes choses ayant conduit à la signature des marchés relatifs à la première phase dudit projet « qui malheureusement piétinent et traînent à délivrer les logements », sur un marché qui affiche pourtant un déficit de 2 500 000 logements.
