Léger soulagement de la part des employés du Laboratoire national de Génie civil (Labogénie), qui avaient été suspendus de la solde en juin 2023, pour avoir émis un préavis de grève pour revendiquer de meilleures conditions de travail. Selon les informations du quotidien l’Economie, ils ont été repris en solde depuis le mois de mai 2024, après près d’un an de disette. « Nous avons effectivement repris du service le 25 avril. On nous a payé seulement 5 jours, pour le mois d’avril. Mais depuis le mois de mai, nous touchons intégralement nos salaires », nous confie un des anciens grévistes sous anonymat.
Cependant, la reprise en solde intervenue un peu plus de 4 mois après le Conseil d’administration de l’entreprise tenu les 21 et 22 décembre 2023, ne semble pas satisfaire les concernés qui continuent d’attendre le rappel de leur mois d’arriérés, soit 11 au total. D’après leurs explications, le ministre des Travaux publics, tutelle du Labogenie, et le Conseil d’administration n’ont ménagé aucun effort pour ramener le calme au sein de cette structure, chargée de l’élaboration et la fixation des normes en matière de construction des infrastructures de génie civil.
Sauf que le directeur général, disent-ils, « ne l’entend pas de cette oreille ». « Il a réactivé nos salaires, mais les arriérés ne sont pas payés. Avec les crédits à la banque, et 11 mois sans salaires. Le taux d’exécution en ce qui concerne la direction générale est nul. Il n’a rien fait de ce que le ministre a demandé et même le conseil est complètement débordé », dénoncent-ils.
Au-delà des lenteurs administratives, l’on évoque aussi une série d’affectations jugées disciplinaires signée à le 12 juillet 2024, ciblant majoritairement les ex-grévistes. Rappelons que le Labogenie est chargé d’apporter aux administrations publiques, un appui pour les contrôles périodiques auprès des laboratoires privés de génie civil agréés, en vue du respect des prescriptions techniques. Il traverse une crise financière depuis quelques années. En 2022, son bénéfice s’était établi à 240,9 millions de FCFA après impôts contre 763,4 millions de FCFA en 2021, soit une baisse de 68%.