Du 18 mars au 1er avril 2024, la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (Beac) va émettre en direction des banques de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale trois bons selon le calendrier rendu public par Michel Dzombala, vice-gouverneur de la Beac. Après l’opération 1 du lundi 18 mars 2024 d’une maturité de 28 jours pour un taux nominal d’intérêt de 3,50%, le calendrier précise que les opérations 2 et 3 auront respectivement lieu le lundi 25 mars 2024 et le lundi 1er avril 2024 pour un taux nominal d’intérêt de 2, 50%.
Ces opérations visent à prélever 150 milliards de FCFA dans les banques, soit 50 milliards de FCFA par opération. Cette initiative rentre dans le cadre de la politique monétaire restrictive mise en œuvre par la Beac depuis 2022 pour lutter contre l’inflation. Pour participer à ses différentes opérations, les établissements de crédit doivent s’arranger à ne pas solliciter de facilité auprès de la banque centrale durant toute la durée de la maturité des valeurs émises.
L’émission du mois de février infructueuse
Les émissions de bons de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) ont pour but de ponctionner la liquidité bancaire, moyennant une rémunération. Jusqu’ici, cette initiative a eu un succès mitigé auprès des établissements de crédit de la zone Cemac. Après la toute première émission du mois de février 2024, déclarée infructueuse, l’émission du 18 mars 2024, qui portait sur les titres de 28 jours de maturité, s’est également soldée par une offre globale de 2,5 milliards de FCFA, sur les 50 milliards de FCFA recherchés. Ce qui correspond « à un taux de couverture de l’offre de seulement 5% ».
En effet, les résultats de l’opération publiés par la banque centrale révèlent que sur près de 50 établissements de crédit en activité dans la zone Cemac, un seul a participé à cette émission des titres de la Beac. Le nom de la banque n’a pas été dévoilé.
« Ce taux de participation officiellement estimé à 2,17% démontre le peu d’intérêt des banques pour les émissions des bons Beac. Il démontre surtout que les banques ne disposent simplement plus d’assez de liquidité, ou alors que ces dernières souhaitent conserver ce qu’elles ont encore comme cash, pour continuer à financer les économies de la Cemac, dans un contexte de durcissement de la politique monétaire » analyse investir au Cameroun.
Il faut souligner qu’après la hausse des taux directeurs, « la suspension des opérations d’injection de liquidité et l’intensification des opérations hebdomadaires de ponction de la liquidité bancaire, les bons Beac sont la nouvelle arme de la banque centrale pour essayer d’assécher les banques et restreindre l’accès au crédit, dans l’optique de pouvoir réduire la part de l’inflation d’origine monétaire (20%) ». C’est en décembre 2023 que la Beac a été autorisée à opérationnaliser ce nouvel instrument au sortir du Comité de politique monétaire.
