Vous venez d’organiser un atelier pour présenter le programme Erasmus+ aux étudiants. Que peut-on retenir ?
Je suis très heureux d’être à Dschang. C’est la première fois pour moi et c’est une belle opportunité de venir dans cette belle université de Dschang. Nous venons ici travailler avec le recteur et aussi avec un certain nombre de collègues des universités du Cameroun sur la présentation des différents programmes européens de recherche et de coopération universitaire en faveur des étudiants et des chercheurs camerounais. L’opportunité de l’atelier était de discuter de ce qu’on appelle le programme Erasmus+, qui permet des missions et des déplacements des étudiants camerounais en Europe, et des étudiants européens au Cameroun, pour des échanges universitaires dans le cadre des études.
Le programme Horizon Europe doit permettre de financer les programmes de recherche au Cameroun sur des sujets d’intérêt commun, au Cameroun et en Europe. Et on fait un travail aussi sur l’établissement de la première chaire Jean Monnet de recherche des études européennes au Cameroun. Donc j’espère que, si le dossier est bon, l’université de Dschang sera le porteur.
De manière concrète, que peut espérer l’université de Dschang dans le cadre de cette coopération ?
Je crois que l’université de Dschang a d’énormes atouts. Le recteur l’a lui-même rappelé. À côté de ses terrains, elle a des ressources humaines fabuleuses. Elle a des chercheurs et des enseignants, elle accueille des étudiants de toutes l’Afrique et même européens. L’université de Dschang a des implantations dans 6 régions du Cameroun. Elle a une longue tradition universitaire et de recherche. Donc pour nous ça peut être un partenaire très solide pour la recherche. Pour moi la construction immobilière n’est pas importante. Les bâtiments, on peut toujours en construire. Mais ce qui est beaucoup plus important, c’est que la recherche camerounaise soit beaucoup plus valorisée au niveau international, qu’il y ait des publications camerounaises dans les plus grandes revues internationales, que des étudiants européens et américains veuillent venir étudier ici, et que les étudiants camerounais peuvent aussi aller en Europe. Donc c’est ce partenariat humain que nous voulons construire.
Peut-on considérer votre déploiement comme une opération de charme, au moment où il y a une sorte de crise de confiance entre l’Europe et l’Afrique ?
Non, ce n’est pas une opération de charme. C’est un partenariat qu’on construit dans la durée. Je l’ai dit dans mon discours, l’Europe a fait des erreurs. On n’a pas toujours tenu compte des points de vue des Africains, des Camerounais. Donc, nous devons davantage être à l’écoute. Dans le partenariat, voire dans la réciprocité. Ça me semble absolument fondamental qu’il y ait des étudiants européens qui viennent étudier ici, avec des étudiants camerounais. Donc montrer qu’on est ensemble, on agit ensemble pour faire face aux défis qui sont immenses. Il y a des défis climatiques, la perte de biodiversité, la pauvreté, la guerre qui revient partout dans le monde. Et là, nous devons agir ensemble contre ça. Et quoi de mieux pour agir que de partenariats de recherche, des partenariats universitaires…