Le gouvernement de Transition guinéen a ordonné jeudi 10 mars 2022 « la cessation de toute activité sur le terrain » par les sociétés actives sur le gisement géant de fer Simandou. Les compagnies concernées sont l’anglo-australiennes Rio Tinto et son partenaire chinois Chinalco, propriétaires des blocs 3 et 4 du projet, et le consortium SMB-Winning qui détient depuis novembre 2019 les blocs 1 et 2, a appris l’Economie.info des médias locaux.
En effet, le gisement de fer Simandou a la capacité de propulser la Guinée dans le rang des principaux producteurs mondiaux, avec ses réserves estimées à plusieurs milliards de tonnes. Si pendant longtemps son développement a été reporté, les travaux en cours depuis deux ans incitent à l’espoir.
Selon les détails présentés par le porte-parole du gouvernement Ousmane Gaoual Diallo dans son compte rendu du Conseil des ministres, c’est la non-prise en compte par ces compagnies des « intérêts de la Guinée » qui justifie cette décision. Les divers acteurs n’auraient pas donné suite à cette requête et doivent désormais répondre à des « questions » pour que le gouvernement puisse « clarifier le mode opératoire dans lequel les intérêts de la Guinée seront préservés ».
Si aucun autre détail n’a été donné sur ces « intérêts nationaux » menacés, une source au ministère guinéen des Mines, citée par Reuters, précise que les autorités souhaitent voir les propriétaires des quatre blocs « travailler ensemble ». Cette coopération pourrait concerner la construction du « Transguinéen », une voie ferrée de 650 km qui doit permettre l’acheminement de la production vers un port en eau profonde sur les côtes du pays.
Actuellement, seul le consortium SMB-Winning a pris la responsabilité de construire cette voie ferrée sous cinq ans et il n’y a pas encore d’accord sur un possible partage de cette voie de transport avec les autres compagnies.