(leconomie.info)- Le Directeur du Centre d’information et d’orientation professionnelles de Yaoundé (Ciop) parle de quelques causes du chômage des jeunes et évoque les initiatives du gouvernement pour réduire le phénomène.
Le Cameroun célèbre ce 11 février 2023, la fête de la jeunesse dans un contexte où le chômage des jeunes diplômés ne cesse de croitre. Y ‘a-t-il un problème d’orientation à la base ?
Comme vous le dites si bien, le chômage et le sous-emploi a atteint la côte d’alerte dans notre pays. Le Président de la République Son Excellence Paul BIYA a qualifié lui-même ce phénomène de « cancer social ». Aux multiples causes de ce fléau social figure en bonne place l’absence d’une bonne politique d’orientation des jeunes. Nombreux s’engagent dans des filières d’étude et de formation sans scruter au départ les débouchés. En outre, le défaut d’accompagnement par les professionnels d’orientation, avant, pendant et après leur formation ne leur permet pas de découvrir leurs talents cachés et de chercher à mettre en pratique leur formation même en auto-emploi.
Comment est-ce qu’un jeune diplômé doit s’y prendre lorsqu’il est à la recherche d’un emploi ?
De la même manière qu’il a bénéficié d’un accompagnement pour obtenir ses diplômes, il doit se faire accompagner par les professionnels d’orientation et d’appui à l’insertion socioprofessionnelle. Il doit de ce fait être très proactif, être à l’affut de l’information sur toutes les opportunités, cherché à compléter ou mettre au besoin à jour ses connaissances et ne pas hésiter à se jeter à l’eau à travers une activité d’auto-emploi qui peut être un tremplin vers des lendemains meilleurs.
Quels sont selon vous les filières porteuses qui peuvent directement déboucher sur un emploi aujourd’hui ?
Il faut d’entrée de jeu noter que la formation professionnelle est l’antichambre de l’emploi. Mais pour s’engager dans une formation professionnelle surtout pointue, il faut avoir des pré-requis et ceux-ci sont souvent assurer par d’autres types d’enseignement notamment général. A propos des filières porteuses, je dirai que tout dépend de son environnement. Une filière porteuse à Yaoundé peut ne pas l’être forcément à Douala encore moins à Garoua. C’est ainsi qu’en plus de conférer les compétences aux jeunes, les formations professionnelles doivent leur permettre d’avoir des grilles de lecture ou d’observation de leur environnement afin de déceler les problèmes qu’ils peuvent adresser à travers de micro-initiatives socioéconomiques.
Que peut faire le gouvernement pour résoudre ce problème qui devient de plus en plus préoccupant ?
Des initiatives sont prises de part et d’autre pour juguler le problème de chômage des jeunes. C’est le cas des Centres d’Information et d’Orientation Professionnelles du Ministère de l’emploi et de la formation professionnelle(MINEFOP), bras séculier du gouvernement en matière d’information et d’orientation professionnelles. De l’unique Centre de Yaoundé jusqu’en fin 2012, la structure est actuellement présente dans six chefs-lieux de Régions à savoir : Yaoundé, Douala, Maroua, Ngaoundéré, Bamenda et Bafoussam. L’objectif est de couvrir à terme les dix chefs-lieux de Régions.
Est-ce qu’il y a des programmes au sein de la structure que vous dirigez pour accompagner les chercheurs d’emplois ?
Le Centre d’Information et d’Orientation Professionnelles s’investit à sa manière pour accompagner les chercheurs d’emploi notamment en :
– Mettant à leur disposition des informations sur les métiers, les opportunités de formation professionnelle et d’emploi;
– Les aidant à élaborer leur projet professionnel, leur bilan de compétences, les outils de recherche d’emploi tels que: le CV, la lettre de motivation, etc.
– Les préparant à réussir un entretien d’embauche;
– Mettant gracieusement à leur disposition son cyber-espace pour mener leurs recherches sur les thématiques d’emploi et de formation professionnelle;
– leur permettant de bénéficier d’un suivi à distance grâce à son site Internet www.orientation.cm
