Selon les données officielles de la Direction générale de la dette (DGD), le stock global s’établit désormais à 8 606,6 milliards de FCFA. Cette progression représente une injection de 1 473,5 milliards de FCFA de passif supplémentaire depuis décembre 2024. Ce rythme d’endettement accéléré réduit considérablement les marges de manœuvre du gouvernement, alors que le service de la dette absorbe une part croissante des recettes publiques au détriment de l’investissement.
Une prédominance marquée de la dette intérieure
Pour la première fois, la dette intérieure constitue le premier poste d’engagement du pays, s’élevant à 4 391,9 milliards de FCFA, soit plus de la moitié de l’encours total. Cette composante est majoritairement alimentée par les titres émis sur le marché financier régional pour un montant de 3 218,5 milliards de FCFA.
À cela s’ajoutent 726,5 milliards de FCFA de dettes moratoires, issues des arriérés de paiement envers les fournisseurs de l’État, et 446,9 milliards de FCFA d’engagements bancaires. Cette configuration expose directement le secteur privé national aux tensions de trésorerie de la puissance publique, créant un risque d’assèchement des financements pour les entreprises locales.
Le virage coûteux des financements extérieurs
Parallèlement, la dette extérieure s’est stabilisée à 4 214,8 milliards de FCFA. Si sa croissance brute reste contenue à 1,1 %, sa structure évolue vers des mécanismes plus onéreux. Les bailleurs multilatéraux traditionnels, tels que la Banque mondiale ou le FMI, représentent encore 1 646,7 milliards de FCFA, suivis de près par les emprunts contractés sur les marchés financiers internationaux à hauteur de 1 397,6 milliards de FCFA.
Le solde se répartit entre les dettes bilatérales avec les États partenaires (769,6 milliards) et les dettes commerciales (400,8 milliards). La DGD souligne que ce recours accru aux marchés et aux créanciers commerciaux renchérit le coût global du crédit pour le pays.
Cette dégradation des indicateurs financiers intervient dans un contexte de faible diversification économique. La dépendance persistante à la rente pétrolière rend le remboursement de ces engagements particulièrement vulnérable aux chocs exogènes.
Entre la montée des obligations à court terme et la nécessité de financer les dépenses sociales urgentes, le Gabon se retrouve face à un défi de taille : restaurer la crédibilité de sa signature tout en évitant un étranglement budgétaire qui paralyserait sa croissance.
