Depuis quelques mois, la société Jamb’s Avenir, titulaire d’un permis de recherche obtenu en mai 2020 pour Or et substance connexe dénonce l’intrusion sur son site de diverses sociétés dirigées essentiellement par les Chinois et quelques nationaux, ceci sans son autorisation, ni son mandat. Ces sociétés soulignent Jamb’s Avenir se livrent « illégalement à des activités de pillage en bande de manière scandaleuse par le biais d’exploitations artisanales semi-mécanisées des ressources minières mais plus spécifiquement aurifères visiblement avec des complicités administratives établies ».
Parmi les entreprises qui opèrent dans l’illégalité, Maître Laurent Agoni, avocat de la société Jamb’s Avenir Sarl cite entre autres dans un communiqué : Zhengguo Sarl, Solidarité minière Sarl, Ling Xin Rong, Gold Lion, Friends, M3G Mining et Meng Chen. L’affaire a même été portée devant les autorités judiciaire sauf que l’exploitation illégale continue.
C’est dans ce contexte que Fuh Calistus Gentry, ministre des Mines, de l’Industrie et du développement technologique par intérim a signé hier, 23 septembre 2024 une décision portant « suspension de toute activités minières à l’intérieur du site faisant l’objet d’une demande de renouvellement du permis de recherche dénommé Batouri ». Au ministère des Mines, de l’Industrie et du développement technologique en effet, une source digne de foi a expliqué à l’Economie que le permis de recherche de Jamb’s Avenir est expiré.
Et que cette structure a introduit une demande de renouvellement qui est encore en cours d’étude. « Tous ceux qui mènent une activité semi-mécanisée dans le permis de Jamb’s Avenir (41 km2 autour de la ville de Batouri) sont dans l’illégalité car on ne mène pas d’activité semi-mécanisée dans un permis de recherche. Même Jamb’s Avenir est interdit d’activité tant que son permis n’est pas renouvelé » souligne notre source.
Risque de trouble à l’ordre public
Fuh Calistus Gentry dans sa décision affirme avoir suspendu les activités sur le site de Jamb’s Avenir pour risque de trouble à l’ordre public. Ceci en « application des dispositions de l’article 165 de la loi du 19 décembre portant code minier ». « La durée de la suspension est de 6 mois éventuellement renouvelable » précise Fuh Calistus Gentry. « Cette décision est prise en attendant le renouvellement ou pas du permis de Jamb’s Avenir. Cela permet d’éviter le désordre. L’objectif est aussi de tout remettre dans l’ordre » renchérit notre source au ministère des Mines.
Selon le ministre des Mines par intérim, plusieurs responsables de son département ministériel doivent veiller à l’application de cette décision notamment : les directeurs des mines et de la Géologie, le Chef de la division des affaires juridiques, le chef de la brigade nationale de contrôle des activités minières, le délégué Régional de l’Est et le Délégué départemental de la Kadey sont chargés de l’application de cette décision…Affaire à suivre.