« Je suis ravi de nommer Solomane Koné au poste de directeur du Centre africain de gestion et d’investissement en ressources naturelles », s’est exprimé Akinwumi Adesina, président du Groupe de la Banque africaine de développement. La nomination avait pris d’effet le 1er mai 2025.
L’institution le décrit comme un professionnel chevronné, doté d’une expérience professionnelle et consultative de plus de trente ans, « acquise dans les institutions régionales et multilatérales de développement, les opérations régionales et nationales, la gestion de portefeuille et le contrôle de la qualité, la politique économique, ainsi que la recherche appliquée et les réformes ».
Son empreinte en Afrique centrale
La nomination au poste de directeur du Centre africain de gestion et d’investissement en ressources naturelles, arrive alors que Solomane Koné, était responsable du bureau régional du Groupe de la Banque pour l’Afrique centrale depuis février 2025, tout en assurant la direction du bureau pays pour la République démocratique du Congo (RDC) et la Guinée équatoriale, depuis janvier 2021.
Avant cela, il a été chef du bureau pays pour le Cameroun entre octobre 2017 et janvier 2021, poste qu’il a cumulé avec celui de directeur général adjoint du Bureau régional de la Banque pour l’Afrique centrale jusqu’à sa nomination. À ce titre, il a œuvré non seulement en faveur d’un dialogue stratégique national et régional de haut niveau avec les gouvernements et les parties prenantes, mais également dans la coordination des actions avec d’autres partenaires du développement, notamment dans le cadre du Programme économique régional (PER) de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC).
Son rôle dans la mise en place effective du Bureau régional de la Banque pour l’Afrique centrale à Yaoundé, au Cameroun, a été déterminant. Solomane Koné a contribué au positionnement stratégique de l’institution en dirigeant la conception et l’élaboration des Documents de stratégie pays (DSP) de deuxième génération pour les pays d’Afrique centrale. L’objectif affiché était « la diversification et la transformation structurelle inclusive des économies dans le cadre de la Stratégie décennale du Groupe de la Banque ainsi que du Programme décennal intégré et multisectoriel pour la transformation agricole en RDC ».
La BAD et lui…
C’est en janvier 2003 que Solomane Koné a rejoint la BAD. Il était alors économiste pays, d’abord en Afrique centrale, ensuite en Afrique de l’Ouest et dans le Département de la gouvernance. Par la suite, il a assumé plusieurs fonctions de direction et de gestion, notamment en qualité d’économiste – spécialiste. Entre novembre 2013 et septembre 2017, Il a été conseiller à la vice-présidence chargée des Programmes nationaux et régionaux (devenue vice-présidence du Développement régional, de l’Intégration et de la Prestation de services).
À ces différents postes, il gérait tous les aspects liés au travail stratégique, institutionnel et opérationnel de la Banque au niveau national et régional dans plusieurs situations et à divers degrés de complexité, notamment dans les États en transition, les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire et les communautés économiques régionales d’Afrique centrale, de l’Est et de l’Ouest.
Outre son travail spécifique sur des pays comme l’Angola, le Burundi, le Cameroun, le Cabo Verde, le Congo, la RDC, la Guinée équatoriale, l’Éthiopie, le Nigeria et Sao Tomé- et-Principe, Koné a joué un rôle de premier plan pour renforcer l’engagement stratégique de la Banque dans des situations de transition aux Comores, à Djibouti, en Érythrée, au Soudan, au Soudan du Sud, en Somalie et dans la Corne de l’Afrique .
Parcours professionnel et académique
Avant son arrivée à la BAD, Solomane Koné avait déjà plus de dix ans d’expérience en recherche, en analyse stratégique et politique en tant que consultant principal, chercheur et analyste des politiques dans diverses institutions universitaires, nationales et internationales. Notamment, la Cornell University Food and Nutrition Policy Program, le Centre ivoirien de recherche économique et sociale, l’Organisation internationale du travail (OIT) et le Centre de développement de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Pendant sept ans, il a exercé en qualité de chercheur et analyste des politiques à la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), où il a élaboré des modèles de prévision, de simulation et d’économétrie pour orienter la politique macroéconomique et monétaire ainsi que les programmes régionaux au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Sur le plan académique, Solomane Koné est titulaire d’un doctorat et d’un master en planification et économie du développement de l’université Cornell aux États-Unis, où il a enseigné les politiques macroéconomiques, l’économétrie et les méthodes quantitatives de haut niveau, de même qu’au Centre ouest-africain d’études bancaires et financières de la BCEAO (COFEB).
Il est auteur et coauteur de nombreuses publications et rapports sur le développement régional, la politique industrielle, l’impact des politiques budgétaire et monétaire, le niveau adéquat des réserves de change ainsi que l’analyse de la pauvreté à l’aide de la matrice de comptabilité sociale.
Pour le président du Groupe de la BAD, « Solomane est un économiste chevronné et un professionnel très respecté. Il apporte à ce poste une connaissance approfondie et une vaste expérience en matière de recherche appliquée, de gestion des stratégies et opérations régionales et nationales. Le Groupe de la Banque donnera ainsi l’impulsion nécessaire pour que les ressources naturelles jouent un rôle essentiel dans la transformation structurelle des économies africaines, conformément à notre nouvelle Stratégie décennale ».
Le nouveau promu quant à lui, se dit « honoré par cette nomination et cette marque de confiance renouvelée du président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, surtout dans le domaine crucial de la gestion des ressources naturelles pour les pays africains. Je m’engage à apporter l’aide et le soutien nécessaires à la gestion des ressources naturelles de l’Afrique dans le cadre du noble programme de transformation structurelle inclusive des économies africaines », a-t-il déclaré.
