Face à la montée en puissance des délestages sur le Réseau interconnecté Sud (RIS) qui plombent l’activité économique, le ministre de l’Eau et de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba a réuni les patrons d’entreprises le 22 février 2024 à Douala, pour répondre à leurs inquiétudes et préoccupations, et présenter la stratégie et les solutions du Gouvernement face à cette situation qui devient de plus en plus insoutenable pour les PME particulièrement.
Ce moment d’échanges a également permis au membre du gouvernement de dresser le bilan des efforts du gouvernement sur les 15 dernières années pour améliorer la qualité du service public de l’électricité. En effet, explique Eloundou Essomba, de 2010 jusqu’à nos jours, « l’Etat et ses partenaires ont mobilisé plus de 3 000 milliards de Fcfa pour améliorer l’offre en énergie électrique », au Cameroun.
Ces ressources, précise-t-il, ont servi à la construction et au démarrage de quelques ouvrages tels que les centrales de production hydroélectrique de Nachtigal et Memve’ele, la ligne d’interconnexion du Réseau Sud à la Région de l’Est, la ligne 225kV Nkongsamba-Bafoussam, la ligne 225KV Nyom 2- Oyomabang, les réseaux de bouclages des villes de Douala et Yaoundé; les postes d’interconnexion 225kV de Bafoussam et Abong Mbang; l’augmentation des capacités de transformation des postes de Logbaba et Oyomabang ; les centrales solaires de Maroua et Guider..
Au-delà de la mise en œuvre des projets suscités, « l’Etat poursuit le développement d’autres ouvrages de production encore plus ambitieux à l’instar de Kikot-Mbebé (500 MW) dont le démarrage des travaux est prévu pour 2026, Grand Eweng (1034 MW), et de Minkouma 300MW », a-t-il indiqué.
Depuis la fin du mois de novembre 2023, l’offre en électricité au Cameroun connait un déficit criard dans plusieurs centres urbains et périurbains du Réseau Interconnecté Sud (RIS). Cette situation, selon Eneo, concessionnaire de la production, de la distribution et de la vente de l’énergie électrique au Cameroun, est tributaire à la crise hydrologique consécutive aux changements climatiques, ayant entrainé une carence conjoncturelle de la production de la centrale de Memve’ele, sur le fleuve Ntem. Ce qui entraîne un déficit de près de 170 MW avec pour conséquence les rationnements et délestages observés dans le RIS. Cette crise énergétique pénalise la compétitivité des industries, mettant au passage le moral des créateurs de richesse en berne.