Le président américain Donald Trump, a décidé le 2 avril 2025, d’imposer des droits de douane allant de 10% à 50% à 51 pays africains. Il a cependant annoncé, une semaine plus tard, la suspension pour 90 jours de ses surtaxes douanières mondiales dites « réciproques », laissant tout de même un taux minimum uniforme de 10 %.
Les pays d’Afrique subsaharienne bénéficiaient d’un tarif douanier minimal de 10% sur les importations américaines, soit 1 800 produits envoyés vers les Etats-Unis sans payer de droits de douane qui sont désormais en difficulté. Il est urgent de trouver une solution.
D’ici le mois de juillet 2025, les pays d’Afrique subsaharienne et les Etats Unis préparent des discussions sur l’avenir de l’African Growth and Opportunity Act (Agoa). C’est un régime de préférences commerciales accordé à l’Afrique subsaharienne par la première puissance économique mondiale depuis mai 2000. Depuis 2019, le Cameroun est suspendu de la liste des bénéficiaires de l’Agoa. Selon des spécialistes, l’Afrique doit par conséquent se réinventer
Au Cameroun, le gouvernement n’a cessé d’encourager les opérateurs économiques à saisir les opportunités du marché de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), afin de dynamiser le commerce intra-africain. Les spécialistes recommandent aux Etats signataires de l’accord de la Zlecaf d’accroître les conditions préférentielles entre les Etats membres.
En 2024, les ventes du Cameroun à destination des Etats-Unis d’Amérique se sont établies à environ 220 millions de dollars dont 63 millions de dollars (environ 37,1 milliards FCFA) sans droit de douanes (90% sous forme de pétrole brut). Les exportations camerounaises à destination des USA ont été à 28,7% appliquées à l’Agoa.
Selon les chiffres de l’Institut national des statistiques (INS), les USA ont perdu des parts du marché au Cameroun depuis 5 ans. 5e client du Cameroun en 2024, avec une valeur de 140,1 milliards de FCFA (5,9% des exportations totales du Cameroun). Avec une valeur de 63 milliards FCFA, les Etats-Unis ont pu épargner 2,6%, relégués au 10e rang. Ils occupent la même position en 2022 avec 2,3% des parts du marché.