Affaire Camair contre Boeing : Une remise gracieuse suspecte pour l’avionneur américain 

Le Tribunal de Grande Instance du Wouri a établi en mars 2023, les responsabilités de Boeing Company et Pratt & Whitney dans l’accident du Boeing 737 immatriculé TJ-CBD qui a eu lieu le 30 août 1984 à l’aéroport de DoualaAinsi, les deux entreprises ont été condamnés à payer la somme totale de 158 480 000 000 FCFA, soit 264 millions USD, à la Cameroon Airlines (Camair), société en liquidation.

 « Depuis que cette décision a été rendue, Boeing Company et Pratt & Whitney ont entrepris des manœuvres de toutes sortes pour se dérober de leurs obligations vis-à-vis des parties camerounaises. C’est ainsi qu’à la suite de l’appel introduit auprès de la Cour d’Appel du Littoral à Douala le 29 avril 2024, Boeing Company et Pratt & Whitney ont d’abord plaidé l’indigence en sollicitant à la stupéfaction générale l’assistance judiciaire de l’Etat du Cameroun afin de ne pas payer au Greffe de la Cour d’Appel, la consignation fixée à 4 754 400 000 FCFA, soit 8 millions USD, pour que l’appel soit recevable. C’est sans surprise que le tribunal a jugé cette demande irrecevable, car illégale et indécente, cette procédure étant réservée aux pauvres, indigents et démunis camerounais » explique une source proche du dossier.

 Après ce revers, L’Economie apprend que   Boeing Company et Pratt & Whitney   ont continué leurs manœuvres « en sollicitant et obtenant l’accord du Greffe de la Cour d’Appel du Littoral à Douala, pour verser la somme de 3 312 232 000 FCFA, soit 5,5 millions USD, au titre de la consignation, somme versée au Greffe le 03 octobre 2024 ».

 « Il s’avère donc qu’une remise « gracieuse » d’un montant de 1 442 168 000 FCFA, soit 2,5 millions USD, a été accordée par les autorités judiciaires à Douala à deux sociétés multinationales non-résidentes du Cameroun, qui de surcroit ne paient aucun impôt sur le territoire camerounais. Une faveur à laquelle même les PME camerounaises n’en bénéficient pas. Les motivations et les conditions dans lesquelles un tel « cadeau » a été fait aux deux entreprises au détriment des contribuables camerounais sont ambigües voir même suspectes » explique notre source.  Des investigations ont été lancées au sein de l’administration camerounaise pour faire la lumière sur cette situation.

Share.

Laisser un commentaireAnnuler la réponse.

Exit mobile version