Le Cameroun a enregistré plus de 320 000 nouveaux contribuables en 10 ans. Selon les chiffres récemment rendus publics par Louis Paul Motaze, ministre des Finances (Minfi) ce nombre est passé de 80 000 en 2014 à 400 000 en 2024, soit une hausse de 400 %. Mais à deux ans de l’échéance fixée dans la Stratégie nationale de développement (SND30), l’objectif d’un million de contribuables d’ici 2026 paraît encore lointain.
Le 29 janvier 2024 à Yaoundé, à l’occasion de la conférence annuelle des responsables des services centraux, extérieurs et déconcentrés du ministère des Finances, l’on a appris qu’au cours de l’année 2023, la Direction générale des impôts (DGI) du Minfi a recensé 234 511 contribuables actifs au Cameroun. Cette population fiscalisée est en augmentation de 69,4%, soit 96 040 contribuables supplémentaires, en comparaison avec les 138 471 contribuables recensés dans le fichier des impôts au cours de l’année 2021.
La DGI avait alors expliqué que la généralisation de la télédéclaration dans les CDI Centres divisionnaires des impôts (CDI) a permis d’immatriculer et de fidéliser de nouveaux contribuables, ce qui a permis d’accroître significativement le nombre de contribuables actifs à partir de l’exercice 2022. Au-delà de l’augmentation de la population fiscalisée dans le pays, le digital a permis une hausse substantielle des recettes collectées, qui n’ont de cesse de progresser au fil des ans.
Pour l’heure, le gouvernement peine à traduire les intentions politiques en mécanismes incitatifs efficaces, alors même que l’élargissement de l’assiette fiscale est crucial dans un contexte budgétaire contraint. En 2013, la quasi-totalité des procédures fiscales étaient manuelles. Mais celles-ci se sont digitalisées de façon progressive. Cette dématérialisation a sans doute eu un impact positif sur la mobilisation des recettes fiscales.
