En septembre 2025, le ciel africain brille d’un éclat particulier. Malgré un environnement économique marqué par des coûts opérationnels élevés et des infrastructures encore perfectibles, les compagnies aériennes du continent ont enregistré une hausse de 5,3 % de leur trafic passagers, comparé à la même période de l’année précédente. Cette performance, soutenue par une augmentation de 5,1 % des capacités offertes, illustre une demande robuste et une capacité d’adaptation remarquable.
Selon les données de l’Association internationale du transport aérien (IATA), le taux d’occupation des sièges a légèrement progressé à 74,7 %, soit +0,1 point de pourcentage par rapport à 2024, confirmant que l’Afrique ne se contente pas que de suivre la tendance mondiale, mais la dépasse dans sa vitalité. Cette dynamique africaine s’inscrit dans un panorama global où la croissance mondiale reste modérée, à 3,6 % pour l’ensemble des flux passagers. Les vols internationaux, en hausse de 5,1 %, tirent l’essentiel de cette progression, tandis que les liaisons domestiques stagnent à +0,9 %.
Parmi les régions, l’Asie-Pacifique mène avec +7,4 %, suivie du Moyen-Orient (+6,3 %), de l’Amérique latine (+5,3 %), de l’Europe (+4 %) et de l’Amérique du Nord (+2,5 %). Pourtant, c’est en Afrique que cette croissance résonne comme un signal d’optimisme, face à des défis structurels qui pourraient freiner d’autres marchés. Le coefficient d’occupation mondial, à 83,4 %, accuse une légère baisse de 0,1 point, soulignant que les compagnies aériennes ajustent leurs offres pour anticiper une demande soutenue, mais volatile.
Willie Walsh, directeur général de l’IATA, met en lumière les moteurs de cette reprise : « la forte demande internationale représente 90 % de la croissance de septembre. Les capacités ont augmenté de 3,7 %, légèrement au-dessus de la demande, maintenant un taux d’occupation élevé. Avec une hausse de 3 % des programmes de vols pour novembre, les compagnies se positionnent pour les fêtes de fin d’année, malgré les contraintes persistantes en approvisionnement. »
Pour l’Afrique, ces mots prennent une dimension particulière : le continent, souvent perçu comme en marge des grands hubs mondiaux, démontre sa résilience en convertissant ces défis en opportunités de croissance. Le fret aérien suit parallèlement une tendance similaire en Afrique.
Au-delà des chiffres mensuels, les perspectives annuelles renforcent cette narration positive. D’après l’Airports Council International (ACI), le trafic africain devrait atteindre 273 millions de passagers sur l’ensemble de l’année 2025, soit une progression de 9,4 % sur un an. Cette trajectoire n’est pas seulement statistique. Elle reflète un renouveau économique, boosté par le tourisme, les échanges intra-africains et les investissements dans les infrastructures.


