Le Cameroun vient à nouveau d’être suspendu de l’initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE). Décision prise par le Conseil d’administration de l’ITIE au terme de son évaluation le 29 février 2024.
En effet, le Cameroun a obtenu un score général relativement faible (53 points) dans la mise en œuvre de la Norme 2019 de l’ITIE notamment à cause de « l’opacité sur l’affaire Glencore, ligne 65 &94, et musèlement de la société civile ». Le score général est une moyenne des scores des trois composantes suivantes : « Engagement des parties prenantes », « Transparence » et « Résultats et impact ».
« Je suis très attristé par cette suspension de notre pays de l’ITIE, la deuxième du genre en moins de trois ans. Je suis d’autant plus triste que j’ai modestement contribué avec le ministre Abah Abah (ancien ministre des Finances Ndlr) à l’entrée du Cameroun dans cette initiative en 2007 mais surtout parce que l’affaire Glencore fait partie des motifs, alors même que nous avons formulé des propositions qui auraient pu éviter ça. En fin de compte, l’opacité dans la gestion de notre industrie extractive n’est que résultante d’une corruption systémique. Espérons qu’avec ceci, ils iront chercher les noms des fossoyeurs de notre pays chez Glencore » a réagit Me Akere Muna sur son compte twitter.
En ce qui concerne la composante « Transparence », le Cameroun apprend-on a obtenu un score modéré (71,5 points). Le Conseil d’administration félicite à féliciter le pays pour avoir progressivement renforcé les divulgations systématiques par l’entreprise pétrolière nationale, la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH), et pour avoir mis à l’essai la divulgation systématique des données de l’ITIE par une entreprise pétrolière et gazière privée.
« Il reste encore des progrès à réaliser sur certains aspects pertinents de la Norme 2019 de l’ITIE, tels que la divulgation publique exhaustive des bénéficiaires effectifs et des contrats dans les industries extractives. Le Cameroun peut également améliorer la pertinence de l’ITIE sur des questions d’intérêt public telles que l’affaire Glencore » précise le Conseil d’administration de l’ITIE.