Robert Nkouamou : « Les imprimeurs camerounais sont outillés pour la production du livre scolaire »
(Leconomie.info) - Le Président du Groupement interprofessionnel des Imprimeurs du Cameroun parle de ce qui va changer avec la décision d’imprimer une partie des livres scolaires au Cameroun.
Il a été décidé au cours de la 24ème session d’évaluation des manuels scolaires au niveau de l’éducation de base, par le Conseil national d’agrément des manuels scolaires et matériels didactiques que l’impression des manuels scolaires doit désormais être assurée par les opérateurs nationaux du secteur de l’imprimerie. Comment avez-vous accueilli cette nouvelle ?
Nous avons accueilli la décision de façon positive car ça a été un très long combat et le combat continue toujours. Cette décision fait suite à l’instruction du Premier Ministre suite à nos différents plaidoyers où nous avons signifié qu’on ne pouvait pas continuer à faire sortir les devises pour faire imprimer les livres à l’étranger et pénaliser une industrie locale de référence.
Quel sera l’impact d’une telle décision dans votre secteur d’activité ?
Comme je le disais tantôt, c’est encore un début. Rien n’est encore fait globalement. Parce que nous n’allons pas imprimer tous les livres au Cameroun. Nous allons nous occuper uniquement des livrets qui sont en noir et blanc. Il faut remarquer que le Conseil national d’agrément des manuels scolaires et matériels didactiques lors de l’appel d’offres aux éditeurs a mis comme conditions, que tout éditeur qui va avoir un livre au programme a l’obligation d’imprimer au Cameroun. Mais là ce sont encore des livrets et non des livres. C’est 10% de la masse réelle du travail qui peut être fait. C’est déjà une petite victoire et nous sommes tellement satisfaits parce que nos machines vont rouler.
Nous remercions de ce fait le Premier Ministre (Joseph Dion Ngute Ndlr), le Ministre des Petites et Moyennes Entreprises, Achille Bassilekin III et le Conseil national d’agrément des manuels scolaires et matériels didactiques. C’est vrai que pour le moment nous avons 10%, nous attendons avoir 60% du marché du livre scolaire dans les années à venir.
Est-ce que vous disposez des machines adéquates pour pouvoir produire en grande quantité tout en assurant la qualité des impressions ?
Alors, nous disposons des machines adéquates pour faire le travail qui vient de nous être confié. Les imprimeurs camerounais sont très outillés. Aussi, nous avons une bonne ressource humaine. On a des jeunes malgré qu’ils aient été formés sur le tas, font un travail formidable. C’est vrai qu’il y a des choses qu’il faut améliorer. Mais pour un travail en noir et blanc, nous avons la technique qui permet de respecter les délais, de faire un bon travail.
Comment comptez-vous vous organiser pour éviter les retards dans la livraison des documents ?
Ce qui est intéressant est que le Conseil national d’agrément des manuels scolaires et matériels didactiques a pris la peine de visiter toutes les imprimeries qui se sont dits capables de faire un travail de bonne qualité. Après cette visite, on a sélectionné 15 imprimeries qui sont suffisamment outillées pour mener à bien le projet qui nous a été confié. Il faut souligner que nous allons produire à peu près 2 millions 300 000 livrets. Il s’agit d’un test qui est en train d’être fait aux imprimeurs locaux pour voir s’ils vont vraiment fournir un travail de qualité. Pour nous c’est un défi que nous devons relever pour pouvoir passer de 10% de part de marché à 40%, voire 70% de parts de marchés.
Comment les éditeurs apprécient cette décision ?
Les éditeurs ont accueilli cette décision avec joie, du fait de la rapidité et la proximité de l’impression. Ils ne vont plus attendre des mois pour que le « bateau accoste ». Cependant, les prix de production restent encore un souci, mais nous sommes en pourparlers pour trouver un bon compromis.