Cette révision des prix de 50 FCFA TTC sur un prix public conseillé de 650 FCFA la bouteille de 65 cl, sollicitée par le patronat, devrait permettre de compenser 28 milliards de FCFA sur des surcoûts d’importation de 35 milliards de FCFA enregistrés entre 2020 et 2022 par les sociétés brassicoles du pays.
Le 18 mars 2022, le gouvernement, les opérateurs économiques et la société civile, se sont réunis à Yaoundé pour réfléchir sur les voies de recours devant permettre de contenir les effets de la conjoncture économique internationale, notamment la hausse des prix des matières premières, du fret, du fuel et des engrais, dans certaines filières de production.
Le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) a déroulé devant le Premier ministre, un ensemble de propositions dont le cas par exemple des industries brassicoles, pour lesquelles il plaide pour une augmentation de 8% des prix aux consommateurs.
D’après notre confrère Investir au Cameroun de qui nous tenons cette information, la principale organisation patronale du Cameroun, estime que « Ces surcoûts sont consécutifs à l’explosion des prix des matières premières et du fret à l’international, après l’atténuation de la pandémie du Covid-19 et le déclenchement, fin février 2022, du conflit russo-ukrainien ».
« L’industrie brassicole utilise massivement des matières premières, des emballages, des équipements et des pièces de rechange majoritairement importés, l’offre locale étant soit insuffisante soit inexistante (…) Sa dépendance aux importations pour environ 50% de son coût de production fait qu’elle est exposée aux facteurs exogènes… », explique le Gicam.
Dans les détails, en raison de l’inflation constatée sur le marché mondial, les cours mondiaux des principales matières premières des entreprises brassicoles (malt, sucre, gritz, préforme, monopropylène, capsules vis, etc.) ont cru de 10 à 201%. Dans le même temps, le fret maritime a explosé de 300% au départ de l’Asie, et de 200% pour les embarquements depuis le continent européen.
De l’avis du Gicam, cette réalité a induit une augmentation de 20% des coûts de production par hectolitre de produits brassicoles, ainsi que des pertes cumulées d’un montant de plus de 44 milliards de FCFA, du fait, entre autres raisons, « du non ajustement des prix » des produits finis des entreprises brassicoles.
Ce plaidoyer du Gicam en faveur des producteurs locaux de boissons gazeuses et alcoolisées survient après la validation par le gouvernement d’une hausse des prix du sac de farine de blé de 50 kg et de la baguette de pain. En effet, le 15 mars 2022, après autorisation de la « haute hiérarchie », le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, a verbalement annoncé aux meuniers et boulangers le quitus du gouvernement pour une augmentation de 5 000 FCFA sur le sac de farine de blé de 50 kg, et de 25 FCFA sur la baguette de pain de 200 grammes.