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Gouvernement de la Beac : Fin de mandat sous tension

(Leconomie.info) - Alors que la Conférence des Chefs d’Etat de la Cemac n’a pas encore procédé à la nomination d’un nouveau gouverneur à la Banque des Etats de l’Afrique Centrale, Blaise Eugène Nsom, directeur général du contrôle général de cette institution, a dans une correspondance signifié la vacance à ce poste. Une initiative considérée par le gouverneur sortant, Abbas Mahamat Tolli, et son vice, Michel Dzombala comme une provocation de trop.

La guerre des correspondances fait rage à la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (Beac). A l’origine, la sortie de Blaise Eugène Nsom, directeur général du contrôle général (DGCG) au sein de cette institution.

Ce dernier a adressé en date du 6 février 2024, une correspondance au vice-gouverneur, au secrétaire général et au directeur général de l’exploitation de la banque Centrale pour leur signifier qu’il y a « vacance au poste de gouverneur de la Beac ».

« Dans le cadre de mes prérogatives exercées en tant que directeur général du contrôle général, garant du strict respect des textes auxquels la banque est assujettie et ce, par toutes les parties prenantes, je me fais le devoir de vous rappeler que les articles 50, 51 alinéas 3, 51,4 et 52 des statuts de la Beac précisant les conditions de nomination, la durée précise et les aspects relatifs à la gestion de la vacance du poste de gouverneur de la Beac » écrit Blaise Eugène Nsom. Il poursuit : « (…) en application des dispositions des articles 51 alinéas 3 et 51.4 des statuts, le mandat de sept ans non renouvelables de monsieur Abbas Mahamat Tolli, commencé le 6 février 2017, s’achève le 6 février 2024. À cette date, monsieur Abbas Mahamat Tolli n’a plus de mandat et d’habilitation légale à être représentant du pays dont il est originaire au sein du gouvernement de la BeacIl y a donc vacance du poste de gouverneur de la Beac, et ce, dès le 7 février 2024 au matin » renchérit directeur général du contrôle général.

Il précise dans le même sens que ce défaut de mandat, qui constitue plus qu’un empêchement ou une absence temporaire du Gouverneur, de plein droit et automatiquement, le vice-gouverneur supplée le gouverneur dans l’exercice de ses fonctions en vertu des dispositions de l’article 52 des statuts.

« Il n’appartient pas au DGCG de créer ses propres normes au sein de la banque centrale »

Abbas Mahamat Tolli, gouverneur sortant de la Beac n’a pas tardé à réagir suite à la correspondance de Blaise Eugène Nsom. « Depuis un certain temps, le DGCG dépasse de manière répétitive  les limites de ses compétences et empiète sur les responsabilités réservées au Gouverneur et au Vice-gouverneur par les statuts de la banque …Il instrumentalise le dispositif de contrôle de la banque à des fins de règlements de compte personnels…De plus, la déclaration de la vacance au poste de gouverneur est du ressort des organes de décision, suite à la nomination du prochain gouverneur, et en aucun cas du directeur général du contrôle général, qui est placé sous l’autorité du gouverneur » rappelle Abbas Mahamat Tolli dans une correspondance non datée adressée au vice-gouverneur, au secrétaire général, et aux directeurs généraux . Elle a fuité hier sur les réseaux sociaux.

Il ajoute : « la nomination du Gouverneur relève exclusivement de la compétence de la Conférence des Chefs d’Etat de la Cemac. La procédure de passation des charges est clairement établie et sera assurée par le président du Comité ministériel de l’Umac. Il n’appartient donc pas au DGCG de créer ses propres normes au sein de la Banque Centrale. A ce jour, aucun responsable institutionnel de la Cemac n’a quitté ses fonctions sans que la Conférence des Chefs d’Etat n’ait préalablement nommé son remplaçant. Cette règle a d’ailleurs été appliquée pour la nomination des nouveaux membres du Gouvernement de la Beac, y compris celle du DGCG lui-même ».

Blaise Eugène Nsom appelé à faire preuve de retenue

Le vice-gouverneur de la Beac a également réagi suite à la   correspondance de Blaise Eugène Nsom. « Je souhaite vivement vous inviter à faire preuve de retenue et de discernement dans vos prises d’initiatives. Depuis votre prise de fonction en qualité de directeur général du contrôle général, vous brillez sous le couvert de l’indépendance de l’audit interne, par un comportement très éloigné des principes du code de déontologie de la direction générale du contrôle général, notamment en ce qui concerne les dispositions de l’article 1.4.4. L’intérêt de la banque centrale n’est pas de s’accommoder des dirigeants dont le comportement n’honore pas son image », précise Michel Dzombala.

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