Gestion des ressources forestières : La société civile veut mieux s’impliquer
C’est du moins ce que révèle une enquête réalisée par Field Legality Advisory Group Field.
Legality Advisory Group (Flag), une organisation à vocation régionale créée en mai 2012 au Cameroun par un groupe d’experts, vient de publier les résultats d’une enquête concernant le suivi environnemental par les Organisations de la société civile (OSC) dans le bassin du Congo entre 2019 et 2020.
Le focus pour cette première édition a été mis sur la gestion des ressources forestières au Cameroun. Ledit rapport a été réalisé grâce au financement de l’Union européenne (UE), dans le cadre du projet « Voix des citoyens pour le changement : observation forestière dans le bassin du Congo.
Selon le rapport, le suivi de la gestion des ressources forestières camerounaises se trouve dans une situation médiane à en croire la grille d’évaluation prédéfinie. L’environnement de travail des OSC est impacté par la faible réaction des décideurs à leurs actions de suivi et le suivi de la gestion des ressources forestières par les OSC est fortement entravé.
« Toutefois, l’engagement avec les décideurs est un aspect de suivi sur lequel les OSC devraient s’améliorer au regard du faible nombre des actions d’influence engagées » indique le rapport. Pour les OSC, le pilier « Environnement de travail » apparait pour elles, comme celui qui contrarie considérablement leur action dans le suivi de la gestion des ressources forestières au Cameroun.
Flag note que malgré l’existence d’un cadre juridique consacrant l’intervention des OSC dans le suivi de la gestion des ressources, la participation de ces dernières à des espaces d’échanges multipartites connait des contraintes importantes. L’organisation souhaite par exemple la formalisation d’un cadre de collaboration avec le ministère des Forêts et de la Faune (Minfof) qui est aujourd’hui une condition sine qua non à toute participation aux activités initiées par les OSC ou collaboration avec cette administration.
Selon le rapport de Flag, le faible poids des OSC dans des espaces d’échanges multipartites spécifiques ne leur permet pas toujours d’influer sur les décisions prises parce qu’elles y sont généralement représentées en nombre réduit, contrairement à l’Administration et au secteur privé. Pour ces OSC, il faut améliorer l’application des cadres juridiques et créer des espaces d’échange multipartite. Le même rapport indique que rares sont les initiatives visant à évaluer la contribution de ces OSC à la gestion des ressources naturelles et de l’environnement, en vue d’en améliorer l’efficacité.
Dans les propositions de solutions, Flag souhaite apporter une réponse à cette préoccupation par la publication régulière d’un index sur le suivi environnemental par les OSC. Ce rapport à vocation régionale et portant sur une ressource naturelle déterminée selon les années (forêt, faune, mines, ressources en eau…) et entend fournir une analyse complète de la contribution des OSC au suivi de la gestion des ressources naturelles dans le Bassin du Congo.
Concernant la publication d’analyses, le caractère médian du suivi est matérialisé par leur nombre entre les années 2019 et 2020. Instruments de plaidoyer régulièrement utilisé par les OSC, les analyses constituent un aspect important de leurs actions sur le terrain. Cela se matérialise d’ailleurs par le fait que 30% des OSC interrogées ont publié au moins 04 analyses et 40% en ont publié au moins 02.
Bien qu’intéressant selon Flag, ce résultat met en exergue une adéquation relative entre le nombre d’analyses publiées et le nombre d’actions de suivi réalisées. « Ainsi, il apparait que toutes les actions de suivi menées par les OSC ne donnent pas toujours lieu à des publications. Or si elle est systématique, cette situation ne favorise pas une utilisation efficiente des ressources » précise ledit rapport.