Il était prévu à cette date un remboursement de la dette du Cameroun d’une valeur de 439 milliards FCFA. Le pays a finalement réglé la facture avec 38 milliards FCFA en moins. Entre janvier et avril 2024, 401 milliards FCFA seulement ont été soldés. Soit une réalisation de 91%. Une performance à la baisse par rapport aux estimations.
Dans cette enveloppe, la part de la dette extérieure est plus élevée. Le service a porté sur un montant de 323 milliards FCFA, soit un taux d’exécution de 114%. « Ce taux de réalisation élevé s’explique principalement par les remboursements des prêts à court terme contracté auprès de l’ITFC non pris en compte dans la Loi de Finance 2024 ; le resserrement des taux directeurs des principales Banques Centrales ayant entrainé une explosion des charges d’intérêts pour les prêts à taux variables », explique la Caisse autonome d’amortissement (CAA).
La dette intérieure quant à elle a représenté 78 milliards FCFA, soit 50%. Un faible taux d’exécution qu’on justifie par les arriérés enregistrés sur cette dette.
Dans sa stratégie d’endettement pour la période 2024-2026, le Cameroun a fixé le plafond des avals pour la dette extérieure à 120 milliards de FCFA, dont 40 milliards de FCFA pour l’année 2024. Ce sera le montant s’agissant de la dette intérieure.
« En cas de demande constatée, ce plafond peut être révisé par ordonnance du Chef de l’Etat, tenant compte qu’au cours des deux précédentes années, l’enveloppe accordée n’a pas été consommée à plus de 5% annuellement ».
Pour les entreprises et établissements publics ; les Collectivités territoriales décentralisées, le plafond des nouveaux engagements extérieurs est évalué à 100 milliards FCFA en 2024 tandis que les nouveaux engagements intérieurs sont estimés à 150 milliards FCFA.
Décaissements
Le Cameroun a mobilisé auprès des bailleurs de fonds extérieurs, 199 milliards FCFA, au cours des quatre premiers mois de l’année 2024. Soit un taux d’exécution des décaissements extérieurs de 19% par rapport au montant de 1 041 milliards de FCFA attendu pour l’année.
Sur le marché domestique au cours de cette période, les émissions des OTA/OT, ont porté sur 22 milliards de FCFA, soit un taux d’exécution de 5% comparé aux montant de 450 milliards de FCFA prévu en 2023. Quant aux BTA, les émissions se sont chiffrées à 250 milliards de FCFA, contre des remboursements enregistrés de 209 milliards de FCFA, soit une émission nette de 42 milliards de FCFA. Pour un total de l’encours des BTA à fin avril 2024 à 461 milliards de FCFA, contre 231 milliards de FCFA visé à fin 2024.
Limites de la stratégie
« L’exécution de la stratégie d’endettement montre que la majorité de cibles fixées à l’horizon 2024 sont respectées au 30 avril 2024 ». A l’exception de la maturité moyenne du portefeuille de la dette publique (7 ans). Celle-ci est « largement » en dessous de la cible minimale de 12 ans, selon la CAA. Il y a également la part de la dette intérieure à court terme qui se situe à 13% contre une cible maximale de 10%.
Aussi, « la cible relative à la composition du portefeuille de dette publique à fin 2024 n’est pas encore atteinte au 30 avril 2024. Cependant, si les niveaux des décaissements extérieurs (y compris les appuis budgétaires) prévus dans le plan d’endettement 2024 sont mobilisés, le poids de la dette extérieure (69%) devrait augmenter pour se rapprocher de la cible de 75% fixé à fin 2024 ».