Face à une demande croissante de liquidités et à la pression exercée sur les systèmes de financement dans la sous-région, la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) a procédé ces jours, à une injection exceptionnelle de 750 milliards de FCFA dans les circuits bancaires, à l’occasion de son dernier appel d’offres.
Il s’agit du niveau le plus élevé enregistré depuis 2019, en hausse de 50 milliards de FCFA par rapport à la semaine précédente. Plus concrètement, cette opération vise à soutenir les capacités de financement des banques commerciales de la sous-région, appelées à jouer un rôle accru dans le financement de l’économie réelle, notamment les entreprises et les États en quête de ressources pour combler leurs besoins de trésorerie.
En effet, la forte demande des établissements bancaires témoigne de la tension croissante sur la liquidité dans un contexte économique marqué par l’augmentation des besoins en crédits, la montée des dépenses publiques et la lente reprise post-crise. Par cette intervention, la Banque des États de l’Afrique centrale renforce son rôle d’acteur central dans la régulation monétaire, tout en contribuant à préserver la stabilité du système bancaire de la sous-région. Elle cherche également à éviter une contraction du crédit, qui pourrait freiner l’activité économique déjà fragile dans plusieurs pays membres.
Il convient de souligner que, ce niveau élevé d’injection reflète ainsi la fragilité structurelle des finances publiques dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale mais aussi la volonté des autorités monétaires de maintenir des conditions de financement favorables pour accompagner les efforts de relance économique.