Achille Bassilekin III, ministre des Petites et moyennes entreprises, de l’économie sociale et de l’artisanat (Minpmeesa) a présidé mardi 18 juin 2024 à Yaoundé, les travaux de l’atelier de présentation des données statistiques sur les Petites et moyennes entreprises, de l’économie sociale et de l’artisanat (Pmeesa).
Relativement à la situation des grandes entreprises locales, Achille Bassilekin III a précisé que « je note un recul des grandes entreprises. Sur l’année 2023, le Cameroun ne compte qu’un stock de 787 grandes entreprises, ce qui de notre point de vue, confirme que si le centre de gravité reste celui des Petites et moyennes entreprises, qui en fait aujourd’hui est situé à 393 800 unités, et bien, le tissu économique camerounais reste largement prédominé par les Petites et moyennes entreprises qui représentent un peu plus de 99% ».
Pour le membre du gouvernement, il faudrait un consensus national autour de l’accompagnement du soutien à l’entreprise, aux entrepreneurs. Les grandes entreprises comptent au-delà de 500 salariés et peuvent même atteindre des proportions allant du simple au double de cet effectif-là. La classification des entreprises obéit à plusieurs autres critères, à l’instar de la taille de l’effectif, le chiffre d’affaires, le secteur d’activité, le statut juridique ou au mieux, une classification obéissant à une association de deux ou plusieurs de ces critères.
57,4% des PME concentrées dans les villes de Douala et Yaoundé
Selon les chiffres publiés au cours de l’atelier de présentation des données statistiques sur les Petites et moyennes entreprises, de l’écolonomie sociale et de l’artisanat, en 2023, le Cameroun enregistre 393 954 entreprises en activité, soit 393 166 et 787 grandes entreprises. Les secteurs primaires, secondaires et tertiaires comptent respectivement 377, 79 952 et 312 837 PME.
Dans ces chiffres, les villes de Douala et Yaoundé concentrent 57,4 % des PME en activité au Cameroun, dont 33,5 % à Douala. Les PME en activité sont principalement constituées des entreprises individuelles (97 %) tandis que les hommes sont majoritairement représentés par rapport aux femmes (62,2 % et 37,8 % respectivement). Ces structures sont mises en place par des personnes âgées entre 30 et 40 ans.
Bien qu’inégalement répartie à travers le pays, la création des PME dans les Centres de formalité de création des entreprises (Cfce) en 2023 est en hausse de 25,95 % par rapport à 2022. Elle est passée de 13 423 en 2018 à 19 651 entreprises en 2023 : Yaoundé (46,65%) ; Douala (32,25%) ; Bafoussam (4,38%) ; Garoua (2,74%) ; Bamenda (2,43%) ; Ebolowa (0,67%) ; Limbe (0,62%) ; Maroua (2,19%) ; Bertoua (2,16%) ; Ngaoundéré (1,73%) et Edéa (0,18%).
« On note un recul des artisans qui s’enregistrent dans les bureaux communaux d’artisans mais de façon générale, c’est une contribution au PIB qui est chiffrée à 36% et il est évident aujourd’hui qu’à la lumière de ce que nous avons enregistré comme résultats, un certain nombre de mesures incitatives doivent continuer d’être déployées en faveur des PME, des Organisations de l’économie sociale et des artisans » a rappelé le Minpmeesa.
Les données statistiques sur les Pmeesa indiquent que la Banque camerounaise des Petites et moyennes entreprises (BC-PME) a débloqué 7 055 450 000 FCFA de crédits pour financer les activités des PME. C’est ce qui ressort des chiffres compilés entre 2018 et 2023. Selon les proportions accordées par la BC-PME aux différents secteurs d’activités en 2023, le secteur agro-industrie/aviculture occupe seulement 1% des financements.
Coton-textile-cuir (1%), énergie (1%) et autres (1%) tandis que les forêts et bois occupent 2% de l’enveloppe. Les services, TIC et TCC viennent en deuxième position avec 43% de l’enveloppe contre les BTP/MC qui occupent la première place avec 51% de cette enveloppe. Les subventions aux structures d’encadrement des PME ont également été listées sur la même période. L’Agence de promotion des PME (APME) a bénéficié de 144 783 000 FCFA.