La Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale recherchait 50 milliards FCFA sur le marché financier de la Cemac. L’emprunt obligataire par appel public à l’Epargne dénommé « BDEAC (6,20% – 5,95% – 4,70%) Net 2024-2031 », a été lancé sur la période allant du 04 mars au 26 avril 2024. Dieudonné Evou Mekou, président de la BDEAC a annoncé que l’opération affiche des résultats au-dessus des attentes.
En effet, celle-ci s’est clôturée avec la levée d’un montant global de54 769 710 000 FCFA, « soit une sursouscription de 9,54%, par rapport au montant de FCFA 50 milliards initialement recherché », s’est-il réjoui dans son communiqué du 27 avril dernier. Une prise de près de 5 milliards FCFA de plus que le montant initialement sollicité.
Mais il faut attendre l’approbation de la Cosumaf pour bénéficier de ce surplus. « Afin de se conformer aux dispositions du Document d’Information relatives aux règles d’allocation des titres, la BDEAC sollicitera l’autorisation de la Commission de Surveillance du Marché Financier de l’Afrique Centrale (Cosumaf), autorité de régulation du marché, pour absorber les sommes sursouscrites », précise le communiqué.
Toutefois, « les diligences d’usage en vue de la codification de la valeur « BDEAC (6,20% – 5,95% – 4,70%) Net 2024-2031 » par la BEAC/CRCT, Dépositaire Central Unique du marché financier de la CEMAC et l’introduction en bourse des titres émis seront par la suite menées par le Consortium d’Arrangeurs ».
Pour conduire cette opération, la Banque s’est fait accompagner par un consortium d’Arrangeurs dont l’Archer Capital Securities, Elite Capital Securities SA et Upline Securities Central Africa (USCA), avec pour chef de file Contacturer Capital S.A.
Pour son plan stratégique Azobé 2023-2027, la BDEAC a prévu de mobiliser en tout près de 1.895 milliards FCFA dont 600 milliards FCFA sur le marché financier et monétaire sous-régional.
Les résultats obtenus correspondent à la première tranche du programme annuel 2024, qui visait à lever 50 milliards FCFA à travers un Syndicat de Placement réparti dans les six pays de la Cemac.
Délai prorogé pour faute de ressources
L’opération « BDEAC (6,20% – 5,95% – 4,70%) NET 2024-2031 », était le premier emprunt obligataire à tranches multiples par appel public à l’épargne, lancé par la Banque. Trois tranches ont ainsi été proposées à cet effet, afin de permettre à chacun des intéressés de trouver son compte. Dans le détail, il s’agit de la tranche A dont le taux est de 6,20% net pour une maturité de 7 ans ; une tranche B au taux de 5,95% net pour une maturité de 5 ans et une tranche C au taux de 4,70% net pour une maturité de 3 ans.
L’appel public à l’épargne couvrait la période du 4 au 22 mars 2024. Sauf que l’opération a dû être allongée parce que la Banque n’arrivait pas à dégager la somme sollicitée. Le marché est en fait caractérisé depuis le début de cette année, à une baisse d’engouement de la part des investisseurs. Le marché est saturé, il y a un manque de ressources.
A côté, on peut indexer la conjoncture économique caractérisée par la hausse du prix des carburants au Cameroun. Ce qui a contribué à faire grimper l’inflation à plus de 7% l’année dernière. Dans ce contexte où les taux d’intérêt oscillent entre 6,5% et même 7,7%, l’investisseur ne gagnerait rien. Les simples épargnants ne sont pas en reste, ils affichent une certaine prudence compte tenu de cette inflation.
