(leconomie.info) – Constat fait par Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine,
« N’ayons pas peur de le dire, nous mettons beaucoup d’enthousiasme dans l’élaboration de grands projets pour l’Afrique, dans la prise de certaines décisions, mais, malheureusement beaucoup moins de soins à leur réalisation simplement par défaut de volonté politique agissante. Cette rupture entre paroles et actes est le principal facteur de désaffection des populations vis à vis de l’organisation continentale ». Ces propos sont de Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine (UA), prononcés lors des travaux de la 36ème session des travaux de cette institution, tenus à Addis-Abeba en Ethiopie le 18 février 2023. Selon le président de la Commission de l’UA, l’une des fragilités majeures de l’Afrique se manifeste dans les champs politique et sécuritaire, les deux s’influençant mutuellement.
Le président de la Commission de l’UA explique que les efforts de construction nationale des pays africains se heurtent ces derniers temps à la résurgence des changements anticonstitutionnels de gouvernement accentuant l’instabilité politique et la fragilisation des Etats. Celles-ci sont par ailleurs alimentées par d’autres foyers tels que l’extrémisme violent, le terrorisme, la conflictualité inhérente aux processus électoraux, les conflits intercommunautaires et les changements climatiques.
Moussa Faki Mahamat va plus loin en estimant que l’Afrique indépendante depuis une soixantaine d’années, n’est pas encore totalement en paix et qu’elle n’a pas encore réalisé, au-delà des formes, l’essentialisme de son unité, ni atteint le niveau de prospérité que son âge et ses ressources auraient dû lui assurer.
Résilience
Tout n’est pas que morose pour les pays de l’UA. Lors de son propos, le président de la Commission de l’UA a également évoqué les avancées, en mettant en exergue l’activation des mécanismes divers de résilience interne, de solidarité intra africaine, de mise en œuvre rapide des institutions financières africaines, le tout porté par une gouvernance vertueuse parait, sans démagogie, être ici la voie du salut. La souveraineté collective et la solidarité auxquelles nous aspirons sont à ce prix.
« Dans cette logique, nous enregistrons avec satisfaction les progrès sur la voie de l’admission de l’UA au G20. Notre espoir est que cette éventuelle accession puisse amplifier la voix africaine et permettre à notre organisation continentale d’apporter sa contribution propre aux solutions des problèmes du monde » s’est félicité le président de la Commission de l’UA.