Le classement « Illicit Trade Index » 2025 met le Cameroun parmi les derniers en matière de lutte contre le commerce illicite. Sur un échiquier de 158 pays, il en sort 143e sur le plan mondial et 38e en Afrique. En zone Cemac, il arrive après le Gabon qui occupe le 30e rang sur le continent.
De façon générale, l’Afrique réalise un score moyen de 40,8 points, avec des écarts allant de 59 à 29,7 points contre une moyenne mondiale de 49,9 points, selon Agence ecofin. Le trio de tête sur le continent est tenu par la Tunisie, 37è rang mondial avec un total de (76,4 points) dans le pilier « commerce, douanes et frontières ». Cependant, elle réalise des scores moins bons dans les rubriques « cadre réglementaire et application de la loi » (48,6 points) et « indicateurs sectoriels du commerce illicite (47,8 points). Avec un score de 54,3 points, Maurice (48è rang mondial) occupe la deuxième place, suivi Maroc (53è). Le top 10 africain est complété respectivement par l’Afrique du Sud (60è), la Côte d’Ivoire (65è), l’Egypte (70è), l’Algérie (84è), le Cap-Vert (86è) et le Botswana (89è), alors que le Kenya (99è rang mondial).
Pour établir ce classement, l’indice s’est basé sur 37 indicateurs. Au rang desquels, le trafic de stupéfiants, d’armes, de produits contrefaits, de médicaments, d’espèces sauvages, l’alcool et le tabac, de matières premières (telles que le pétrole et les ressources minérales) et de biens du patrimoine culturel. Ces indicateurs sont répartis sur six piliers : (poids de l’économie informel pression fiscale, inflation, etc.) ; « cadre réglementaire et application de la loi » (qualité de la réglementation, efficacité des pouvoirs publics, l’environnement des affaires…) ; « facteurs de criminalité encourageant le commerce illicite » (corruption, blanchiment d’argent, criminalité organisée…) ; « commerce, douanes et frontières » ; « intermédiaires de la chaîne d’approvisionnement » (préparation à la cybersécurité, cadre du commerce électronique, engagements relatifs aux zones de libre-échange…) ; et « indicateurs sectoriels du commerce illicite » (commerce illégal de la faune, commerce illicite de produits agrochimiques, le commerce illicite de produits pharmaceutiques…).
Notons que, le commerce illicite fait perdre beaucoup au Trésor public camerounais. Entre janvier et septembre 2024 par exemple, les Douanes camerounaises ont saisi les marchandises d’une valeur de 8 milliards FCFA. Prouesse à mettre à l’actif de l’opération Halcomi III (Halte au commerce illicite), initiée sur l’étendue du territoire, pour renforcer la sécurité et prévenir le commerce illicite qui entraine des pertes fiscales dont les estimations sont entre 200-250 milliards FCFA par an.