En septembre 2022, le Cameroun a dévoilé la liste des entreprises publiques susceptibles d’être cotées à la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique Centrale (Bvmac). «J’ai l’honneur de vous faire savoir que par lettre N°B134/SG/PR datée du 29 août 2022, le Ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence de la République, me notifie le Très Haut Accord du Président de la République du Cameroun, pour la cotation des entreprises Aéroports du Cameroun (ADC), Cameroon Hôtel Corporation (CHC), Port Autonome de Douala (PAD) et Société de développement du coton (Sodecoton) à la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale » avait alors écrit Louis Paul Motaze, Ministre des Finances, dans une correspondance adressée Louis Banga Ntolo, directeur général de la Bvmac.
Ces entreprises se préparent pour faire leur entrée effective en bourse. Elles ont participé à un atelier lundi et mardi derniers, initié par l’Agence française de développement. Il était présidé par Louis Paul Motaze, ministre des Finances. L’objectif de cet atelier était de sensibiliser les responsables de ces entreprises sur les préalables nécessaires pour leur entrée en bourse.
« L’Etat du Cameroun a décidé d’accompagner 4 entreprises publiques pour leur introduction en bourse. Nous sommes déjà partenaires de trois de ces entreprises à savoir le PAD, les ADC et la Sodecoton. Nous souhaitons que cette introduction en bourse s’accompagne d’une plus grande transparence, d’une réorganisation, d’un effort sur la gouvernance qui est dans notre intérêt en tant que partenaire », a déclaré Virginie Dago, directrice de l’AFD au Cameroun.
« Avec l’appui de l’AFD, nous préparons cette introduction pour qu’elle soit réussie. Pour entrer en bourse, il y a tout un processus et c’est ce processus que nous avons revisité…On va en bourse pour chercher des financements. Le budget de l’Etat est fortement contraint aujourd’hui ce qui fait qu’il est difficile de lever les fonds directement à partir du budget de l’Etat. L’introduction en bourse va permettre à ces entreprises de lever des financements qui participeront à leur croissance » a, quant à lui expliqué Martial Valery Zang, président de la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic.
Mettre en conformité le système de gouvernance
Une entrée en bourse, souligne les experts, nécessite une mise en conformité du système de gouvernance de l’entreprise et un accompagnement sur divers aspects : juridique, financier et opérationnel.
Dans une interview accordée à Cameroon Tribune dans son édition du mercredi 19 octobre 2022, Louis Banga Ntolo soulignait qu’après le dévoilement de la liste des entreprises qui vont entrer en bourse, il y a des procédures à mettre en œuvre.
« Au niveau des instances de ces sociétés (conseil d’administration, assemblée générale), il faut que le processus à suivre soit programmé. Ce qui nécessitera peut-être de prendre un conseil, ou de donner mandat à un intermédiaire de marché, afin de se faire accompagner pendant les étapes vers le marché boursier. Il faut déjà que l’Etat indique quelle part du capital il va vouloir libérer à chaque fois. Autant de préalables à prendre en compte » avait affirmé Louis Banga Ntolo dans ladite interview avec Cameroon Tribune. Il renchérit : les entreprises concernées sont tellement bien outillées qu’en 2023, maximum 2024, selon le niveau de diligence des dirigeants, elles devraient avoir intégré la Bourse ».