Alors que l’économie camerounaise accélère sa digitalisation, les leaders de l’écosystème Fintech se sont mobilisés à Douala pour un atelier de trois jours sur les cyber-menaces. Co-organisé par l’Agence Nationale des Technologies de l’Information et de la Communication (ANTIC) et The Change Engine, cet événement, baptisé « Digitize Cameroon 2025 : Bâtir un écosystème Fintech résilient », a mis l’accent sur la sécurité numérique comme pilier de l’innovation financière.
Placé sous le thème : « Sécurité, réglementation et partenariats stratégiques pour un écosystème Fintech résilient », l’atelier avait pour objectif prioritaire, transformer les failles détectées en remparts imprenables afin de préserver un secteur qui pèse déjà lourd dans l’économie nationale. Les chiffres parlent d’ailleurs d’eux-mêmes : « les paiements numériques devraient franchir la barre des 2 607 milliards de FCFA d’ici fin 2025, portés par l’essor du mobile money, du e-commerce, des prêts en ligne et des transferts internationaux », apprend l’ANTIC. Mais la vulnérabilité du système alarme.
Des audits récemment menés par l’ANTIC, ont exposé des failles critiques, potentiellement dévastatrices pour un secteur qui génère emplois et croissance. C’est pour inverser cette tendance que l’atelier a mis l’accent sur la résilience collective. Le Professeur Enaw Ebot Ebot, Directeur Général de l’ANTIC, a ouvert les débats sur la question en insistant sur une vision holistique : « Un écosystème Fintech résilient nécessite bien plus que la technologie. », a-t-il déclaré, plaisant pour une synergie inédite entre gouvernements, régulateurs, télécoms, banques, start-ups et universités, favorisant ainsi l’interopérabilité et le partage d’expertises. Cet angle collaboratif, souvent sous-estimé, pourrait transformer les défis en opportunités, en intégrant l’intelligence artificielle pour des innovations sécurisées.
Les trois journées de travaux se sont articulées autour de quatre axes majeurs. D’abord, une plongée approfondie dans le cadre réglementaire qui encadre les institutions Fintech au Cameroun, afin d’aligner innovation et conformité. Ensuite, un panorama des technologies émergentes qui redessinent les contours de la finance digitale. Troisièmement, des cas concrets d’application de l’intelligence artificielle pour accélérer l’innovation tout en maîtrisant les risques. Et enfin, un focus opérationnel sur les mécanismes de sécurité adaptés à l’écosystème local, incluant protocoles de chiffrement, détection d’intrusions et plans de continuité.
Des formateurs chevronnés guideront les participants vers des solutions pratiques, visant à restaurer et consolider la confiance des usagers, un atout vital pour la durabilité. Dans un contexte où la Fintech camerounaise émerge comme moteur économique, cet atelier n’est pas qu’une réunion technique : il esquisse un avenir où la résilience numérique propulse le pays vers une prospérité inclusive. Les partenariats forgés ici pourraient bien définir le paysage financier africain de demain.


