Ces chiffres sont de l’agence de notation financière internationale, Fitch Ratings Ltd., dans son rapport prévisionnel publié le 2 décembre 2022
Fitch Ratings Ltd, le leader mondial des services d’informations financières, a maintenu la note du profil émetteur du Cameroun à « B », estimant que le pays fait preuve de résilience dans un contexte international difficile. Le document renseigne que le Cameroun peut continuer de compter sur une économie bien plus diversifiée que celle des autres pays pétroliers de la CEMAC pour atténuer les chocs externes.
« Malgré les chocs mondiaux, nous prévoyons une croissance de l’économie camerounaise de 3,5% en 2022. Nous prévoyons que la croissance se renforcera à 4% en 2023 et 4,5% en 2024, tirée par les activités non pétrolières, notamment l’agriculture et la construction, ainsi que l’achèvement des projets énergétiques et d’infrastructures », indique Fitch Ratings Ltd.
La reconduction de ce score, apprend-on, traduit également un niveau d’endettement modéré du Cameroun. « La croissance du PIB et des déficits budgétaires modérés contribueront à réduire la dette publique de 44,5% du PIB fin 2021 à 40,9% en 2024 », peut-on lire.
L’agence dans la foulée, une progression des pouvoirs publics en matière d’assainissement budgétaire, grâce notamment au programme en cours avec le Fonds Monétaire International (FMI), et prévoit une réduction du déficit de trésorerie de 2,4% du PIB en 2022 à 1,6% en 2023, puis à 1,2% en 2024. Cependant, les subventions aux carburants (qui devraient coûter 2,6% du PIB en 2022) pèsent lourdement sur le budget et devraient être reconduites en 2023 pour préserver la stabilité sociale.
Suivant le document, « leur suppression est conditionnée par la mise en œuvre de mesures ciblées et à l’expansion des filets de sécurité sociale, mais aucune évolution significative n’a été réalisée à cet égard. Par conséquent, l’ajustement budgétaire reposera principalement sur la mobilisation des recettes non pétrolières, par le biais de mesures d’administration des recettes, la poursuite de la numérisation des procédures et la réduction des exonérations fiscales ».
Le principal risque, selon l’agence, est celui de la transition politique. La succession au président Paul Biya (89 ans) en place depuis 40 ans, reste « incertaine » et au cas où elle arriverait, « pourrait conduire à une transition désordonnée du pouvoir ». A côté de cela, il faut ajouter les défis sécuritaires, à l’Extrême-Nord du pays avec les attaques sporadiques de la secte islamiste Boko Haram et dans les régions anglophones qui « affectent considérablement les finances publiques et perturbent l’économie ».