La BVMAC a clôturé sa séance de cotation du mercredi 10 décembre 2025 avec une régression notable du nombre d’actions échangées. Juste 36 actions ont été négociées sur le marché primaire pour une valeur totale d’1,01 million FCFA sur trois transactions, marquant ainsi un net recul de (-28 actions échangées) contre 64 la veille.
La valeur totale des titres transigés chute également de 2,81 millions FCFA par rapport aux 3,82 millions FCFA enregistrés mardi. L’indice composite All Share reste figé à 1 050,34 points, sans la moindre variation et la capitalisation boursière globale des actions se maintient à 469 milliards de francs CFA. Cette stabilité apparente masque une réalité plus sombre : un marché où les échanges sporadiques peinent à générer une véritable liquidité, laissant les investisseurs institutionnels dans une posture attentiste.
Les négociations se sont concentrées sur deux émetteurs, reflétant une diversification limitée mais un shift notable par rapport à la séance précédente. Trente-quatre actions de la Société Africaine Forestière et Agricole du Cameroun (SAFACAM) ont changé de mains au prix unitaire de 28 500 francs CFA, générant 969 000 francs CFA à travers deux transactions partiellement exécutées.
Deux actions de la Société Commerciale Gabonaise de Réassurance (SCG-Re) ont suivi, au prix de 21 500 francs CFA chacune, pour un montant de 43 000 francs CFA en une seule transaction. Ces opérations, réalisées sans impact sur les cours de clôture, ont permis d’alléger le carnet d’ordres. Les offres de vente sur SAFACAM tombent à 28 unités, réduites de 34 après exécution, et celles sur SCG-Re à 973, en baisse de deux.
Les demandes d’achat progressent à 67 titres, avec une hausse de 34 sur SAFACAM et trois sur SOCAPALM, signe d’un intérêt émergent mais encore timide. Néanmoins, les spreads entre prix acheteurs et vendeurs persistent, bloquant d’autres titres et limitant l’ampleur du rebond.
Le compartiment obligataire, quant à lui, demeure dans un état de paralysie complète, fidèle à la tendance observée depuis le mois dernier. Aucune transaction n’a été enregistrée sur les 29 lignes cotées, les cours restants inchangés et les carnets d’ordres squelettiques : 13 demandes sur l’emprunt camerounais ECMR 6,25 % 2022-2029, 20 sur ECMR 5,8 % 2023-2026, et 39 offres sur le titre BDEAC 5,45 % 2020-2027.
Les coupons courus continuent leur progression mécanique, comme pour ECMR6 à 276,71 francs CFA (en hausse de quatre unités par rapport au 9 décembre), renforçant l’attractivité théorique des rendements nets autour de 6 à 7 %. L’encours global se stabilise à 1 372 milliards de francs CFA après la réduction liée au remboursement de la BDEAC la veille, avec les obligations d’États dominant à 1 033 milliards. Cette inertie chronique du marché secondaire, où les institutionnels privilégient la détention jusqu’à échéance plutôt que la négociation, expose un découplage croissant avec le marché primaire, plus dynamique pour les émissions souveraines. Cette séance s’inscrit dans une semaine où le rebond initié le 9 décembre, semble déjà s’essouffler, avec un volume cumulé sur deux jours de 100 actions pour 4,83 millions de francs CFA.
Les organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM), mis à jour dans ce bulletin, offrent un contrepoint saisissant : des gains hebdomadaires de +1,01 % pour le FCP CAP OBLIGATIONS ou de +0,13 % pour ASCA CRBC PROSPERITE, et des rendements depuis origine atteignant 47,65 % pour ATLANTIQUE PERFORMANCE.
Ces véhicules, majoritairement obligataires et monétaires, captent l’épargne régionale en contournant la cote illiquide, via des stratégies diversifiées hors marché secondaire. De façon globale, ce pattern révèle les faiblesses persistantes de la BVMAC : une concentration excessive sur six émetteurs actions, une liquidité épisodique dépendante d’ordres accumulés, et un marché secondaire obligataire déserté qui prive la place d’un rôle d’allocation efficace du capital. Sans réformes, le marché risque de se cantonner à des sursauts isolés, loin de contribuer pleinement à la croissance économique de la CEMAC.
Transactions sur actions : Un volume en retrait qui questionne la durabilité du rebond
La séance du 10 décembre a enregistré 36 actions transigées pour une valeur totale de 1,01 million de francs CFA en trois transactions, marquant un net recul par rapport aux 3,82 millions de la veille. Les négociations se sont concentrées sur la Société Africaine Forestière et Agricole du Cameroun (SAFACAM), avec 34 actions échangées à 28 500 francs CFA l’unité pour 969 000 francs CFA en deux transactions partiellement exécutées, et sur la Société Commerciale Gabonaise de Réassurance (SCG-Re), avec deux actions à 21 500 francs CFA pour 43 000 francs CFA en une transaction.
Des opérations malheureusement sans impact sur les cours de clôture, qui ont tout de même, permis d’alléger le carnet d’ordres, avec une réduction de 34 offres sur SAFACAM et de deux sur SCG-Re après exécution. Les demandes d’achat ont progressé à 67 titres, dont 42 sur SAFACAM.
Cependant, l’écart entre prix acheteurs et vendeurs persiste, limitant l’extension du rebond à d’autres émetteurs comme SOCAPALM ou BANGE. Ce volume, représentant moins de 0,0002 % de la capitalisation actions de 469 milliards de francs CFA, interroge la durabilité du sursaut initié le 9 décembre. Après des séances d’inertie totale observées des mois plus tôt, cette activité épisodique suggère une absorption timide de la pression vendeuse, mais sans amplification, elle risque de s’éteindre rapidement dans un marché toujours marqué par une liquidité chronique faible.
Obligations : l’inertie persistante creuse le fossé avec le marché primaire de la BVMAC
Le compartiment des obligations a maintenu son inertie totale lors de la séance du 10 décembre, avec zéro transaction sur les 29 lignes cotées et un encours stable à 1 372 milliards de francs CFA après le remboursement de la BDEAC la veille. Les cours sont restés inchangés, et les carnets d’ordres pareils : 13 demandes sur l’emprunt camerounais ECMR 6,25 % 2022-2029, 20 sur ECMR 5,8 % 2023-2026, et 39 offres sur le titre BDEAC 5,45 % 2020-2027.
Les coupons courus eux, ont continué leur progression mécanique, à l’image d’ECMR6 à 276,71 francs CFA (en hausse de quatre unités par rapport au 9 décembre), renforçant l’attractivité théorique des rendements nets autour de 6 à 7 %. Pourtant, le marché secondaire reste déserté, les investisseurs institutionnels préférant détenir les titres jusqu’à échéance plutôt que de les négocier, comme en témoigne l’absence d’impact du remboursement BDEAC sur les échanges.
Cette paralysie, constante depuis novembre, creuse le fossé avec le marché primaire, plus dynamique pour les émissions souveraines. Sans relance des volumes, le secondaire risque de devenir un simple registre administratif, privant la BVMAC d’un rôle clé dans l’allocation du capital régional.
OPCVM : Des performances stables soulignent leur rôle de refuge alternatif
Les organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) ont affiché des performances modestes mais positives lors de la mise à jour du 10 décembre, avec une moyenne hebdomadaire de 0,13 %. Le FCP CAP OBLIGATIONS a gagné 1,01 % sur la semaine, tandis que l’ASCA CRBC PROSPERITE progressait de 0,13 %. Sur le mensuel, ESS CONFORT enregistrait +0,53 %, et ATLANTIQUE PERFORMANCE +0,34 %. Les rendements depuis origine restent solides, atteignant 47,65 % pour ATLANTIQUE PERFORMANCE et 35,90 % pour HARVEST TRÉSORERIE.
Ces fonds, majoritairement obligataires et monétaires, contrastent vivement avec la cote boursière limitée à 36 actions transigées. Leur résilience, via des stratégies diversifiées hors marché secondaire, attire l’épargne régionale en quête de liquidité et de stabilité. Les mises à jour des valeurs liquidatives, comme ECOBANK MONETAIRE à 1 125,25 francs CFA (+0,02 % quotidien), confirment une vitalité constante, indépendante des sursauts épisodiques de la BVMAC. Dans un contexte où l’activité boursière reste marginale, les OPCVM renforcent leur position de refuge alternatif, captant les flux financiers que la cote peine à mobiliser.
Carnet d’ordres : un allègement progressif qui masque un déséquilibre persistant
Le carnet d’ordres s’est allégé le 10 décembre suite aux exécutions, avec 67 titres demandés (en hausse de 42 sur SAFACAM et trois sur SOCAPALM) et 1 699 offerts (réduction de 34 sur SAFACAM et deux sur SCG-Re après transactions). Cette évolution reflète une absorption continue de la pression vendeuse accumulée, mais les spreads entre prix acheteurs et vendeurs persistent, bloquant des titres comme SAFACAM malgré un équilibre apparent. Par rapport au 9 décembre, cette réduction notable du carnet indique une fluidité émergente dans un marché qui sort timidement de l’inertie. Pourtant, le déséquilibre reste marqué, avec les offres dominant largement les demandes (1 699 contre 67), particulièrement sur La Régionale (455 offres) et SCG-Re (973). Sans volumes plus importants pour combler cet écart, le marché risque de nouveaux blocages, limitant la portée de ce rebond à des ajustements isolés plutôt qu’à une relance structurée.
Capitalisation et indice : une stabilité qui révèle l’absence d’impact macro des trades modestes
La capitalisation boursière des actions reste stable à 469 milliards de francs CFA le 10 décembre, avec un flottant inchangé à 68 milliards, malgré 36 titres transigés. L’indice All Share demeure figé à 1 050,34 points, sans variation notable, confirmant que ces échanges modestes n’influent pas sur la valorisation globale. SOCAPALM continue de dominer avec 221,93 milliards de francs CFA, soulignant la concentration du marché sur quelques émetteurs.
La liquidité sur trois mois reste quasi nulle pour la plupart des titres, et les rendements nets des obligations (6-7 %) n’attirent aucun trade. Par rapport au 9 décembre, cette absence d’impact macroéconomique expose une cote où l’activité sporadique ne génère pas de dynamique économique, reléguant la BVMAC à un rôle marginal. Les OPCVM, avec leurs gains trimestriels comme +5,11 % pour HARVEST ACTIONS CEMAC, contrastent en captant la croissance réelle.


