La première plénière du Groupe d’action financière (Gafi), sous la présidence de la mexicaine de Elisa de Anda Madrazo s’est achevé le 25 octobre dernier en France. Des délégués du réseau mondial du Gafi, comptant plus de 200 juridictions, et des observateurs d’organisations internationales ont participé à trois jours de discussions sur des questions clés liées au blanchiment de capitaux, au financement du terrorisme et au financement de la prolifération.
Au sortir de ce conclave, le Cameroun a été maintenu dans la liste grise du Gafi. Comme quoi, le pays a encore des efforts à faire pour ce qui est de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. « En juin 2023, le Cameroun s’est engagé politiquement à travailler avec le Gafi et le Groupe d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique Centrale (Gabac) pour renforcer l’efficacité de son régime de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT). Le Cameroun devrait continuer à travailler à la mise en œuvre de son plan d’action pour remédier à ses défaillances stratégiques » souligne le Gafi.
Pour sortir de la surveillance renforcée, le Cameroun doit mener plusieurs actions. Entre autres : démontrer que les enquêtes et les poursuites en matière de financement du terrorisme sont menées conformément aux risques, renforcer l’échange sécurisé d’informations avec la cellule de renseignement financier, les entités déclarantes et les autorités compétentes et en démontrant une augmentation de la diffusion des rapports de renseignement pour soutenir les besoins opérationnels des autorités compétentes, Aligner les stratégies et politiques nationales de LBC/FT sur les conclusions de l’ENR et en suivant leur mise en œuvre, en démontrant la coopération et la coordination en matière de LBC/FT entre les autorités compétentes.
Un comité pour coordonner les activités de lutte
Après la première décision du Gafi, le président de la République Paul Biya a signé le 30 octobre 2023, le décret portant création, organisation et fonctionnement du Comité de coordination des politiques nationales de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive.
Ledit Comité a été placé sous l’autorité du ministre en charge des Finances (Minfi). La nouvelle structure mise en place par le président de la République a pour mission d’élaborer et de coordonner au niveau national, les politiques et les activités visant à lutter contre le blanchiment des capitaux, le financement du terrorisme et la procréation des armes de destruction massive. Ce comité a encore beaucoup de travail à faire.
A en croire certains experts financiers, le Cameroun fait face à de nombreux risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme, parce que le pays dispose d’une économie essentiellement basée sur des opérations en espèces.