Augmentation du prix des carburants : Les transporteurs imposent de nouveaux tarifs
(Leconomie.info) - Depuis le samedi 3 février 2024, les citoyens sont contraints de payer plus que d’habitude pour se déplacer. Le ministère du Commerce dans un communiqué rappelle les syndicats des transports urbain, périurbain et interurbain à l’ordre.
Il fallait s’y attendre. Après le nouvel ajustement des prix du carburant au Cameroun, les transporteurs ont imposé de nouveaux tarifs. Une majoration allant de 500 FCFA à 1 000 FCFA pour le transport interurbain et de 100 FCFA à 200 FCFA pour le transport urbain. Même ton chez les conducteurs de moto à qui on paye désormais 150 FCFA sur des distances de 100 FCFA encore, il y a quelques jours. Pour la plupart des transporteurs c’est une suite logique, après cette autre mesure des pouvoirs publics, qui va davantage compliquer la vie des populations.
En attendant les mesures d’accompagnement annoncées par le gouvernement, les populations vont devoir se soumettre à ces nouveaux tarifs des transporteurs. Unilatéralement, ces derniers ont décidé systématiquement de la hausse du coût des transports pour ne pas « perdre ». « On ne peut pas travailler et perdre. Nous sommes-là pour faire du bénéfice et pouvoir prendre soin de nos familles. Puisqu’on a augmenté les prix du gasoil et du super, nous sommes obligés d’ajouter quelque chose sur le tarif, pour essayer d’équilibrer », a confié un taximan.
Les consommateurs ne sont pas du même avis. Le réajustement du prix du carburant de 15% aura un impact significatif sur leurs portefeuilles. Les déplacements à l’intérieur et à l’extérieur de la ville seront de plus en plus compliqués, sans compter l’impact de cette augmentation sur les autres services.
Le secteur des transports est pour les syndicalistes, le plus touché par cette hausse. « C’est fort pour les professionnels. Nous serons fatalement le secteur qui va subir de plein fouet les effets de ce réajustement », s’est exprimé dans Cameroon Tribune, Jean Louis Mevoungou, président du Syndicat national des travailleurs professionnels des transports routiers du Cameroun. Celui-ci reste néanmoins confiant sur les assurances du gouvernement au sujet des consultations qui devraient se poursuivre pour trouver des solutions adéquates.
« Si on n’a pas de carburant, la vie économique va s’arrêter », indiquait par le même canal, Prince Mpondo, responsable d’une association de défense des droits de consommateurs. Pour lui, seule la remise en marche de la Sonara pourrait soulager.
Les syndicats des transporteurs rappelés à l’ordre
Le gouvernement n’approuve pas cette démarche. Luc Magloire Mbarga Atangana, ministre du Commerce rappelle dans un communiqué du 5 février que « gouvernement et syndicats se sont engagés à ouvrir sans délai des concertations en vue d’examiner l’impact du réajustement des prix des produits pétroliers et d’envisager des mesures d’accompagnement possibles, avant de s’accorder sur une augmentation du coût des prestations de transport ».
S’adressant aux présidents des syndicats du transport urbain, périurbain et interurbain, le Mincommerce s’indigne de ce que certains transporteurs, adhérents desdits syndicats, ont « décidé unilatéralement et au mépris des engagements que nous avons mutuellement souscrits, de procéder à une augmentation unilatérale et sauvage du transport urbain, périurbain et interurbain ». Après des échanges avec les présidents des syndicats, rien ne saurait donc justifier leur attitude.
Il demande ainsi aux présidents d’« inviter les intéressés à rejoindre notre démarche commune de responsabilité citoyenne, en renonçant sans délai ni autre formalité, à leurs agissements déstabilisateurs et répréhensibles », aux risques des sanctions prévues par la réglementation en vigueur.