Une barrière tarifaire aussi appelée obstacle douanier, est une mesure prise par un gouvernement pour restreindre le commerce international, principalement en imposant des droits de douane ou taxes sur les importations. Ces mesures visent à augmenter le coût des produits importés, rendant ainsi les produits locaux plus compétitifs sur le marché intérieur.
Selon l’Organisation mondiale du commerce (OMC), ces barrières douanières constituent un obstacle majeur à l’expansion du commerce africain et à son intégration régionale et mondiale pace que ces droits de douane imposés sur les biens importés ou exportés ont des conséquences multiples sur la compétitivité, l’intégration régionale et l’industrialisation. Ngozi Okonjo-Iweala, directrice générale de l’OMC l’a récemment fait savoir à Yaoundé la capitale camerounise.
Selon la Conférence des Nations-unies sur le commerce et le développement (Cnuced), le commerce intra-africain reste limité, représentant moins de 18 % du commerce total du continent en raison de ces barrières tarifaires. Les Nations-unies estiment que la suppression des barrières non tarifaires et d’autres réglementations liées au commerce pourrait stimuler l’économie africaine à hauteur de 7,1 milliards de dollars (plus de 4 100 milliards FCFA).
Outre les problèmes de barrières douanières, les échanges commerciaux entre les pays d’Afrique souffrent également des problèmes d’infrastructure, des réglementations commerciales lourdes, des coûts de transport élevés, des difficultés d’accès à l’information et des manques de confiance entre les partenaires commerciaux. On peut ajouter à cette liste, le manque d’accès à des capitaux à des prix appropriés, le manque d’accès à l’information, et le manque de confiance entre les partenaires commerciaux du continent.
Améliorer les infrastructures et la logistique
En Afrique, à l’inverse des autres continents, le commerce intra-régional est plus coûteux que les échanges avec des partenaires extérieurs. Dans son rapport 2024 sur le commerce mondial, l’OMC souligne que, les coûts intrarégionaux sont 20 % plus élevés que ceux du commerce extrarégional.
Les droits de douane entre États africains restent élevés malgré les efforts d’intégration économique faite notamment avec l’entrée en vigueur de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Pour Ngozi Okonjo-Iweala, il est plus que nécessaire de prendre des mesures afin de protéger les économies africaines.
La directrice générale de l’OMC propose la réduction des droits de douane intra-africains, de l’amélioration des infrastructures et de la logistique, la spécialisation et la diversification de la production ainsi que la mise en œuvre de l’accord sur la facilitation des échanges. Selon la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), les échanges commerciaux intra-africains ont atteint une valeur de 208 milliards de dollars en 2024, enregistrant une croissance de 7,7% par rapport à 2023.
Selon l’OMC, des refus de financement dont souffre le commerce de plusieurs Etats africains peuvent être dus à l’absence de solvabilité des entreprises et à des facteurs spécifiques aux économies en développement comme des demandes mal documentées et un accès limité aux devises étrangères De plus, les banques exigent souvent des garanties supplémentaires, en raison des doutes sur l’application juridique.
L’OMC propose la réduction des coûts élevés de commerce, essentielle pour accroître la compétitivité et assurer le développement économique de l’Afrique. Il est question pour les pays africains de poursuivre la difficile mise en œuvre des accords existants et participer aux nouvelles négociations du Cycle de Doha qui englobe une série de thèmes tels l’agriculture, l’accès au marché, les services, l’investissement, la concurrence, et l’environnement.