L’embellie aura été de courte durée. Après les micro-rebonds des 9 et 10 décembre, la BVMAC a sombré dans une paralysie totale lors de la séance du mardi 16 décembre. L’indice composite BVMAC All Share reste figé à 1 050,34 points, tandis que la capitalisation boursière des actions stagne à 469 milliards de FCFA.
Actions : Une pression vendeuse sans contrepartie
L’atonie est absolue : aucune action n’a changé de mains parmi les six émetteurs de la cote. Pourtant, le carnet d’ordres témoigne d’une frustration croissante des investisseurs. On dénombre 1 800 titres à la vente (notamment sur SCG-Re avec 957 titres et SEMC avec 213) contre seulement 95 titres demandés (concentrés sur SOCAPALM et SAFACAM).
Ce déséquilibre flagrant, couplé à des spreads (écarts de prix) qui bloquent les exécutions sur les valeurs phares comme SOCAPALM, révèle une liquidité quasi nulle. Le marché secondaire semble incapable d’absorber l’impatience des porteurs, laissant le flottant boursier de 68 milliards de FCFA dans une immobilisme inquiétant.
Obligations : Le désert du marché secondaire
Le compartiment obligataire persiste dans son état clinique : zéro échange sur les 29 lignes cotées. Si l’encours global se maintient à 1 372 milliards de FCFA, l’absence de transactions rend les rendements nets (pourtant attractifs entre 6 et 7 %) purement théoriques.
Pendant que les coupons courus continuent de gonfler mécaniquement (à l’instar de l’ECMR6 à 282,19 FCFA), le marché secondaire demeure déserté au profit du marché primaire. Cette déconnexion souligne une fois de plus la passivité des institutionnels et la profondeur limitée du marché boursier régional.
OPCVM : La seule lueur de résilience
Dans ce paysage figé, seuls les Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières (OPCVM) tirent leur épingle du jeu en captant l’épargne résiduelle.
- À court terme : AB AVENIR (+0,13 %) et ECOBANK MONETAIRE affichent des progressions marginales.
- À moyen terme : HARVEST ACTIONS CEMAC se distingue avec une performance trimestrielle robuste de +5,11 %, tandis que ATLANTIQUE PERFORMANCE affiche un rendement historique de 47,36 %.
L’analyse du SR : Ce retour au « zéro pointé » expose les faiblesses structurelles de la BVMAC. Entre spreads punitifs et absence de teneurs de marché actifs, la place financière de Douala risque l’obsolescence si des réformes de fond ne viennent pas dynamiser la liquidité.


