Cette volonté a été exprimée le 29 juin 2022 par le directeur général de Dangoté Cameroon, Bertrand Mbouck lors de la signature des contrats d’accès au réseau transport de l’électricité (CART) avec Eneo, Cimencam, Dangote et Cimaf.
« La perspective d’amélioration de la qualité de service est la principale chose qu’il faut retenir. C’est un long processus. Donc je salue l’implication de tous les acteurs, à savoir l’Arsel, la Sonatrel, et le ministre de l’Eau et de l’Energie dans ce mouvement. Ce que nous entrevoyons, c’est une légère hausse du coût de service, du coût de production, pour l’industrie cimentière, et nous restons ouvert dans la perspective des mesures d’accompagnement de l’industrie par le gouvernement… Nous restons dans les discussions avec les différentes parties prenantes », a articulé Bertrand Mbouck face à la presse.
Dans la suite de son argumentaire, le cimentier a indiqué que les mesures qu’ils attendent du gouvernement, « sont principalement les compensations pour l’augmentation du coût des facteurs ». Pour y arriver, de nombreuses discussions sur l’inflation internationale sont en cours avec les autorités camerounaises, car, fait-il savoir, « une légère inflation du coût de l’électricité » pour les cimentiers a déjà été enregistrée.
« C’est vrai qu’il y a eu un gros effort de lissage sur deux ou trois ans, mais ça reste quand-même une hausse substantielle », note Bertrand Mbouck.
En effet, la Société nationale de Transport d’électricité (Sonatrel), a signé, le 29 juin 2022 à Yaoundé, des contrats d’accès au réseau transport de l’électricité (CART) avec quatre entreprises du secteur industriel dont Eneo, Cimencam, Dangote et Cimaf. La finalisation de ce processus, a fait savoir Gaston Eloundou Essomba, ministre chargé de l’Eau et de l’Energie, était conditionnée par le par la détermination et le paiement de l’indemnité de reprise à reverser à la société Eneo qui détenait une concession sur ce segment. Au terme des travaux audits, menés sous la supervision de l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel), cette indemnité a été arrêtée à un montant total de 47,15 milliards de FCFA, réglé suivant le protocole d’accord de règlement partiel de la dette de l’État du Cameroun dans le secteur de l’électricité du 15 décembre 2021.
Le non-ajustement des prix fait perdre 15 milliards FCFA aux cimentiers camerounais
Frappés par une hausse significative des cours du clinker et de l’accroissement des coûts du fret, les cimentiers camerounais indiquaient déjà en mars de l’année en cours, avoir cumulé des pertes totales d’au moins 15 milliards FCFA, depuis le 2e semestre 2021, à cause de l’augmentation des coûts de production, qui n’ont pas induit une hausse des prix de vente aux consommateurs.
En raison d’une explosion des coûts du fret de 165% entre janvier 2020 et décembre 2021, couplée à une hausse des cours mondiaux du clinker (matière première pour la production du ciment) de 89% entre janvier 2021 et mars 2022, le coût de production du sac de ciment de 50 kg a crû de 1 000 à 1 200 FCFA au Cameroun. Mais les prix aux consommateurs, eux, n’ont pas beaucoup évolué. Ils culminent à 5 000 FCFA par sac, contre 4 600 par le passé.