En 2025, l’Afrique compte 38 villes dans le top 1000 mondial des écosystèmes de start-ups selon le classement de StartupBlink, contre 36 en 2024. Parmi elles, Kinshasa (817e mondial, +61 places) et Douala (827e mondial, +116 places) se distinguent en Afrique Centrale, une région souvent éclipsée par les géants d’Afrique de l’Ouest et australe comme Lagos (76e mondial) et Nairobi (107e mondial). Cette progression, bien que modeste, témoigne d’un dynamisme croissant dans une région confrontée à des défis structurels majeurs.
Le classement StartupBlink repose sur trois critères : la quantité (nombre de start-ups, espaces de coworking, accélérateurs), la qualité (financements, présence de licornes, centres de R&D) et l’environnement commercial (infrastructures numériques, réglementations, accès aux visas). Kinshasa et Douala tirent leur épingle du jeu grâce à une population jeune et un marché en expansion, mais peinent encore face à des hubs mieux structurés comme Johannesburg (+17 places) ou Casablanca (+42 places).
L’Afrique Centrale, avec des métropoles comme Kinshasa (plus de 17 millions d’habitants) et Douala (principal port économique du Cameroun), dispose d’un marché intérieur vaste et d’une démographie jeune, moteur de l’innovation. Des initiatives locales émergent, comme le hub technologique Kobo Hub à Kinshasa, qui soutient des start-ups dans la fintech et la logistique, ou les programmes d’incubation à Douala, soutenus par des institutions comme la Banque Africaine de Développement. Ces villes se positionnent dans des secteurs clés comme l’agritech (solutions pour l’agriculture) et la fintech (paiements mobiles pour le commerce informel).
La progression spectaculaire de Douala (+116 places) et Kinshasa (+61 places) dans le classement 2025 illustre une résilience face aux obstacles. Cependant, Yaoundé (-134 places) montre que les dynamiques varient au sein de la région, souvent freinées par des instabilités politiques ou un manque d’investissements.
Les défis structurels, un retard à combler
Malgré ces avancées, l’Afrique Centrale reste en retrait par rapport à l’Afrique de l’Ouest et australe. Lagos, par exemple, bénéficie d’un Startup Act nigérian favorisant l’entrepreneuriat, tandis que Nairobi attire des investisseurs étrangers grâce à des infrastructures numériques robustes. En Afrique Centrale, les défis incluent une connectivité internet limitée, des coûts élevés pour les services numériques, et une bureaucratie lourde. Kinshasa et Douala souffrent également d’un accès restreint au financement, avec des investissements bien inférieurs à ceux des licornes nigérianes comme Flutterwave ou OPay. La région doit également surmonter des barrières linguistiques (francophonie vs anglophonie) et des instabilités politiques, notamment en RDC, qui freinent l’attractivité pour les investisseurs internationaux.
Kinshasa et Douala incarnent le potentiel d’une Afrique Centrale innovante, capable de rivaliser sur la scène mondiale. Avec une économie numérique africaine projetée à 712 milliards de dollars d’ici 2050, selon les projections 2020 de la Société Financière Internationale (SFI), la région a tout à gagner en investissant dans ses infrastructures, en simplifiant ses réglementations et en formant ses talents. En s’appuyant sur leur résilience et leur créativité, ces villes pourraient transformer leurs défis en opportunités, faisant de l’Afrique Centrale un acteur incontournable de la quatrième révolution industrielle, indique le classement StartupBlink Global Startup Ecosystem Index 2025.