(Leconomie.info) – Dans une lettre au top management du transporteur aérien national, le président du Groupement des Entreprises du Cameroun (Gecam), Célestin Tawamba attire également l’attention de ce dernier, sur la politique tarifaire, qui mettrait « à mal la trésorerie des Entreprises ainsi que le pouvoir d’achat des ménages ».
Le Gecam exprime son mécontentement face aux retards réguliers et aux annulations inopinées de vols opérés par la compagnie aérienne nationale. En effet, depuis quelques mois, les clients de la compagnie se plaignent des désagréments liés à la qualité de service fournie par le transporteur aérien. Dans une correspondance datée du 10 janvier 2025, formulée à l’intention du Directeur générale de cette entreprise, Célestin Tawamba fait savoir que la situation impacte négativement « sur la communauté des affaires », et perturbe les activités économiques.
« Plusieurs membres de notre Groupement, qui comptent sur le transport aérien interne pour mener à bien leurs affaires, m’ont fait part des difficultés récurrentes qu’ils rencontrent, liées à l’imprévisibilité des horaires des vols (…) Ces dysfonctionnements entraînent non seulement des pertes de temps considérables, mais également des coûts supplémentaires pour les Entreprises qui doivent faire face à des frais de réorganisation, à des pénalités contractuelles et, dans certains cas, à des ruptures préjudiciables de partenariat », écrit le président du Gecam.
Le document ayant pour objet « Impact des annulations et retards des vols Camair-co sur les activités de la communauté des affaires », suggère au directeur général de Camair-co, d’œuvrer à l’amélioration de la « gestion des horaires et à minimiser les annulations et retards des vols », en même temps qu’il l’invite « à une meilleure communication en amont permettant aux voyageurs d’envisager toutes autres alternatives ».
La politique tarifaire de Camair-co sur le gril
Au-delà des retards, le patronat a également soulevé des préoccupations concernant la politique tarifaire de la compagnie aérienne nationale, qui selon lui, impose « des coûts de plus en plus prohibitifs de billets d’avion mettant à mal la trésorerie des Entreprises ainsi que le pouvoir d’achat des ménages », en contradiction avec le contexte économique actuel du pays.
Sur ce dernier volet, L’Economie s’est rapproché d’un responsable de Camair-co qui explique que les taxes dans l’aérien « ne sont pas une exclusivité camerounaise ». Elles diffèrent d’un pays à l’autre, parfois d’une destination à l’autre, ou même d’un aéroport à un autre. « Les compagnies aériennes que nous sommes ne sont que collecteurs. Au-delà du débat des taxes qui sont supportées par le client, il y a le débat des charges et redevances liées à l’exploitation telles que le survol, l’atterrissage… », nous fait-il savoir.
Selon lui, ces charges font parfois que les compagnies aériennes soient amenées à appliquer des tarifs hors taxes très bas pour soutenir l’économie nationale, appliquer des tarifs prohibitifs quand elles ont la chance d’être en situation dominante sur certaines lignes (comme actuellement sur la ligne de Paris), et même, pratiquer des tarifs compétitifs pour faire face à la rude concurrence sur d’autres lignes.
Une compagnie aérienne en pleine reconfiguration
Camair-co s’est doté d’un plan d’affaires 2024-2028, qui est une stratégie de reconfiguration de la flotte, intégrant des avions plus performants et adaptés aux nouvelles ambitions de la compagnie. Depuis 2021, la compagnie aérienne a entrepris plusieurs actions concrètes notamment, la réhabilitation d’un des deux Boeing 737-700NG et l’acquisition de deux avions Dash Bombardier Q-400. Outre ces trois appareils, elle s’est également offerte 3 Embraer flambant neufs, portant ainsi sa flotte à 6 avions, contre zéro trois ans à l’arrivée de la nouvelle équipe dirigeante.
Ces efforts combinés à rentrent dans la politique de Camair-Co à redorer son blason et à repositionner le Cameroun sur la carte des destinations aériennes internationales.