Insalubrité : Yaoundé croule à nouveau sous le poids des ordures
(Leconomie.info) Des tas d’immondices jonchent les rues de la cité capitale. Les habitants dénoncent l’inertie des pouvoirs publics.
Depuis quelques semaines, les tas de déchets ménagers jonchent les rues de Yaoundé, capitale politique du Cameroun. Partant de la chapelle Obili pour le Centre régional africain d’administration du travail (Cradat) en passant par le quartier estudiantin « Bonamoussadi », impossible de circuler.
Ici, la chaussée est divisée en deux par les ordures ménagères. Une image qui selon plusieurs citoyens rencontrés sur le terrain n’honore pas le Cameroun. « Avant hysacam passait au moins une fois par semaine ramasser les ordures mais depuis quelques semaines, il n’est pas passé. Conséquence de ce que vous êtes en train de voir. Et nous n’avons pas de choix que de venir ajouter les ordures ici. Nous n’allons pas laisser les ordures pourrir chez nous » explique Homer M, étudiant à l’université de Yaoundé et habitant du quartier « Bonamoussadi ».
Pour Henriette Y, vendeuse de fruit dans les environs, le gouvernement doit trouver une solution durable à ce problème. « Ce tas d’ordures qui divise la chaussée depuis des semaines n’honore pas le Cameroun. Imaginez ce que peuvent penser les étrangers qui passent par ici. Le gouvernement doit se battre pour que le ramassage des ordures soit régulier dans tous les coins de la capitale » précise Henriette.
Les ordures, on en trouve aussi ces jours-ci au petit marché Odza, au carrefour Ekounou, au marché Mendong, à Mvog-MBI, à la descente Enam. Au niveau du carrefour Nkoabang, l’ancien marché est devenu un dépotoir d’ordure ménagères. « Quand on a chassé les commerçant de cet espace, on se disait qu’on devait rapidement mettre un projet en place. Mais depuis près de deux ans, l’espace est dans la broussaille et une partie transformée en dépotoir d’ordures tout juste près du goudron. Les autorités doivent faire quelque chose » explique une vendeuse d’orange au marché Nkoabang.
Difficultés financières à Hysacam
L’Economie a contacté une source à Hysacam (Hygiène et salubrité du Cameroun), opérateur de collecte des ordures dans la capitale pour savoir pourquoi le ramassage des ordures ne se fait pas de manière régulière. « Nous traversons une période financière très difficile. Le personnel a des problèmes de salaire, donc pas motivé à travailler. Aussi, plusieurs camions sont garés parce qu’il n’y a pas d’argent pour changer les pièces. Vous êtes sans ignorer que pour gérer les ordures dans la cité capitale, il faut plusieurs véhicules et le personnel motivé. Pour le moment on fait ce qu’on peut en attendant que la situation financière de l’entreprise soit stable » explique notre source.
En attendant, l’accumulation des ordures dans la cité capitale surtout en cette saison de pluie peut avoir un impact sur la santé des populations. « En 2023, le Cameroun a enregistré de nombreux décès des suites de choléra. Et avec la recrudescence des ordures à Yaoundé en cette saison de pluie, il n’est pas exclu que l’épidémie ressurgisse. » craint Maltide Dongmo. Les autorités doivent agir pour faire de Yaoundé une ville propre