La coopération entre le Cameroun et la Banque africaine de développement est vieille de plus de 50 ans. Les deux parties collaborent dans divers domaines. En matière d’infrastructures routières, la BAD accompagne le pays dans plusieurs projets. Le Ministère des Travaux publics est d’ailleurs l’administration qui reçoit le plus de financements de l’institution panafricaine, soit 54% des ressources allouées au Cameroun.
Le 11 avril 2024, Marie-Laure Akin-Olugbade, Vice-présidente de la BAD, chargée du développement régional, de l’intégration et de la prestation des services, a été reçue en audience par le ministre des Travaux publics camerounais, Emmanuel Nganou Djoumessi. Partenaire stratégique du Cameroun dans la réalisation de ses projets de développement, la BAD est investie dans le financement des projets routiers dans le pays. Elle semble d’ailleurs plus déterminée que jamais à poursuivre cet élan dans le secteur des travaux publics. C’est du moins ce qu’a laissé entendre Marie-Laure Akin-Olugbade.
Passant en revue le portefeuille projets de la BAD au Cameroun, quelques préoccupations ont été relevées. La gouvernance : Dans les procédures de passation des marchés, il y a problème. Manque de transparence, de rigueur et d’intégrité dans le procédé. Des manquements à combler, obligatoirement. Parmi les mesures à adopter, la conduite d’un audit qui devrait permettre d’identifier toutes les failles et d’en trouver des solutions nécessaires. L’une des ambitions du Mintp au cours de l’année 2024 étant l’accélération de procédures de passation des marchés.
Le processus reste entaché de certaines lourdeurs. Le Mintp disait pourtant il y a quelques années vouloir inverser cette tendance à travers 4 éléments phares. Notamment, l’amélioration d’un tableau de bord et de suivi hebdomadaire des activités en cours de passation, l’amélioration de la qualité des dossiers à la sortie, le renforcement de la collaboration entre le service des acquisitions et les porteurs d’activités ainsi que la formation des membres de la Commission spéciale de passation des marchés aux PTF au développement.
Les projets routiers financés par la BAD au Cameroun représentent environ 1 300 milliards FCFA, destinés à la construction de 1 587 km de route. Au-delà, la Banque africaine de développement est également impliquée dans les aménagements connexes.
Réaliser des projets dans les zones à fort impact (l’Extrême-Nord, le Sud-Ouest et le Nord-ouest, l’Est), est ce qu’il y a de particulier dans la collaboration entre le Cameroun et la BAD. Au rang des projets, la construction de la Ring-road entre le Cameroun et le Nigeria, sur un linéaire de 365 km. Le projet intègre les localités de Kumba-Nkambe-Misaje (88 km), sélectionnés pour le démarrage des travaux.
Moutourwa-Maroua-Magada-Yagoua, les financements disponibles
Le Cameroun et la BAD ont signé, le 12 avril dernier, un accord de financement pour la mise en œuvre du Projet d’aménagement territorial et de promotion du secteur privé de la région de l’Extrême-Nord. Par ce pacte, il s’agira de réhabiliter les routes Moutourwa-Maroua (36 km) et Magada-Yagoua (137 km). L’accord conclu représente 133 milliards FCFA, selon le Minepat. A cette liste, nous ajoutons la construction du corridor Yaoundé-Brazzaville, le pont sur le Logone entre Yagoua (Cameroun) et Bongor au Tchad et le projet de construction du pont sur le fleuve Ntem, à Campo, entre le Cameroun et la Guinée Equatoriale.
Le Cameroun est membre de la BAD depuis 1964. A date, le pays a bénéficié de 2 975 milliards de FCFA de la Banque depuis sa création. L’inauguration dubureau régional pour l’Afrique centrale de la Banque africaine de développement le 12 avril 2024 à Yaoundé, va davantage consolider le partenariat entre les parties. « Ce bureau jouera un rôle crucial dans la coordination et la mise en œuvre des activités du Groupe de la Banque dans la région de l’Afrique centrale en général et au Cameroun en particulier », a indiqué le Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’aménagement du territoire.
La Banque a jusqu’ici déjà approuvé en faveur des pays de l’Afrique centrale environ 600 opérations, d’une valeur totale de 10,2 milliards de dollars américains, soit 10 953 milliards de FCFA environ. Le Cameroun à lui seul a bénéficié de 120 opérations.