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Cameroun : L’industrialisation plombée par le manque d’énergie

(Leconomie.info) - Il devient urgent de remédier à la situation, surtout dans un contexte où le Cameroun met progressivement en œuvre sa politique d’import-substitution.

L’industrialisation stimule la productivité en introduisant de nouvelles techniques et technologies, crée des emplois, rehausse les compétences de la main d’œuvre, favorise l’économie formelle, améliore l’économie en général et participe à la stabilité sociale. Pourtant, bien que dotée de richesses naturelles en quantité, l’Afrique Centrale peine toujours à faire décoller son industrialisation. Celle-ci est confrontée à des contraintes, dont l’épineux problème de l’électricité.

La difficulté a été soulevée au mois de février dernier, lors des assises du Bureau sous-régional pour l’Afrique Centrale de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) qui se réunissait à Yaoundé, pour évoquer les questions économiques du moment. Rassemblé sous le thème « Import-substitution, zone économique spéciale et contenu local en Afrique centrale : des clés pour accélérer l’industrialisation et la diversification par les PME », le Bureau a tracé les sillons d’une bonne industrialisation. Lors des échanges dont l’objectif était de mentionner les entraves à l’industrialisation, la CEA a également proposé quelques solutions.

Au rang des défis, le problème de l’électricité. La sous-région en général souffre de l’accès difficile à l’électricité, de l’offre qui n’est toujours pas à la hauteur de la demande, de la mauvaise qualité sans compter sur les coûts élevés. La CEA explique pourtant que la disponibilité de celle-ci est une nécessité pour impulser l’industrialisation.

Pour atteindre cet objectif, la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique s’est appuyée sur le Plan directeur d’industrialisation et de diversification économique en Afrique Centrale (Pdide). Les zones économiques spéciales devraient être créées, mais surtout les zones économiques transnationales, le tout pour une industrialisation inclusive et durable, avec comme première action, la réduction de l’empreinte carbone.

Plus de 50% de la population sans électricité

L’énergie est le pignon central du développement industriel. Malgré d’abondantes ressources naturelles et un énorme potentiel en matière d’hydroélectricité, la biomasse, le gaz naturel, l’Afrique centrale souffre d’une crise énergétique du fait de la dégradation des infrastructures existantes, du faible niveau d’investissement dans le secteur. Ce qui rend difficiles la croissance et la mise en place d’un tissu industriel performant. Comme avec la CEA, d’autres initiatives ont été multipliées dans le but d’aborder ces contraintes et d’en trouver des solutions adéquates car, sans électricité le développement ne suit pas.

« Les populations de l’Afrique Centrale ont besoin de l’industrialisation, les populations ont besoin d’avoir l’électricité chez elles. C’est très simple, nous avons besoin que notre sous-région se développe », s’est exprimée Nathalie Lum, présidente du Central Africa Business Energy Forum, lors de la 3ème édition du Cabef, tenue du 8-10 novembre 2023 à N’Djamena, au Tchad. Elle expliquait ainsi que pour que la sous-région se développe, elle a besoin de l’énergie qui est la base de tout développement économique. A date, environ 60% de la population n’a pas accès à l’électricité en Afrique Centrale.

Au Cameroun, le secteur connaît de nombreuses difficultés. La SND 30 a fixé un objectif de production de 5 000 MW à l’horizon 2030 contre environ 2 000 MW en 2023, en intégrant Nachtigal. L’autre objectif assigné au secteur de l’électricité est d’atteindre un taux d’accès à l’électricité de 100% en 2030 contre 71% en 2022. Sauf qu’actuellement, l’atteinte de ces objectifs semble hypothéquée. La demande est sans cesse croissante, beaucoup plus en milieu industriel. L’offre ne suit pas malheureusement, du fait des contraintes structurelles du secteur.

Depuis la fin de l’année 2023, ménages et entreprises vivent au rythme des coupures intempestives de l’énergie électrique. Le désagrément proviendrait de l’assèchement du fleuve Ntem où a été construit le barrage hydroélectrique de Memve’ele, alimentant le Réseau interconnecté sud (RIS). Ce qui pourrait avoir pour conséquences, une faible activité économique couplée à la faible productivité des entreprises. Il ne reste plus qu’à considérer et appliquer les solutions de la CEA, pour une industrialisation effective en Afrique Centrale.

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