Import-substitution :Le secteur privé peine à jouer son rôle
(Leconomie.info)- De nombreux entreprises peinent à transformer les matières premières du fait des difficultés qu’elles rencontrent.
Les Camerounais doivent consommer ce qu’ils produisent et produire également ce qu’ils consomment, afin de limiter les importations. Cette volonté du président de la République, Paul Biya a été réitérée lors de son discours au comice agropastoral d’Ebolowa en 2011. Lors de son adresse à la jeunesse le 10 février 2024 en prélude à la 58ème édition de la fête nationale de la Jeunesse, Paul Biya a invité cette frange de la population à saisir les opportunités qu’offre la mise en œuvre du Plan triennal intégré d’import-substitution 2024-2026, afin de s’engager dans des activités de production.
Sauf que les entreprises et autres PME n’arrivent pas à bien jouer leur rôle dans le cadre de la promotion de l’import-substitution à cause : des difficultés d’accès au financement pour acheter les équipements modernes, de l’insuffisance des matières premières dans certains secteurs. Des difficultés auxquelles s’ajoutent le coût élevé de l’électricité et depuis quelques temps de nombreuses coupures. La pression fiscale n’est pas en reste.
Pour ce qui est du difficile accès des entreprises au financement, 7 d’entre elles (les Très petites entreprises) sur 10 ont des problèmes à accéder au financement bancaire, ce qui constitue selon les experts, 40% des obstacles à la production.
Dans leur production, les PME industrielles utilisent une grande quantité d’énergie électrique comme facteur de production. La rareté de cette denrée induit systématiquement une augmentation du coût de production et la baisse de la compétitivité. Pour ce qui est de la pression fiscale, une enquête publiée par le ministère de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat) sur le climat des affaires dans le secteur industriel au Cameroun révèle que, 81% des chefs d’entreprises trouvent que le taux de pression fiscale reste très élevé, 18% de ces responsables le trouvent moyen, tandis que 1% le considèrent comme faible. « Je pense que le gouvernement doit tout faire pour accompagner le secteur privé dans le cadre de sa politique d’import-substitution si non on va continuer à importer » souligne Sorelle Sonfo qui œuvre dans la promotion du made in Cameroon.